Dans la série « Rétroactes », Marc, le Boss de United Rock Nations, tenait absolument à ce que je puisse jeter une oreille sur ce groupe Ricain, nous ayant sorti un 4ème album fin janvier de cette année.
C'est que notre Boss, il aime le sous-genre Power.
D'autre part, je sais très bien que s'il se donne la peine de solliciter l'écoute, c'est qu'il sait déjà que le produit est bon.
J'ai appris à le connaître en 1 an de service.
Et là, hop, me voilà lancé dans l'inconnu, à écouter en boucle un groupe loin de mes sentiers traditionnels.
Seven Kingdoms nous vient de Floride, capitalisant 10 années d'expérience au service du Power Thrash. Au niveau du choix du nom, vous aurez très vite compris la référence à une oeuvre légendaire de Messire George R.R. Martin.
Au niveau du line-up, on peut dire que la tendance a été à la volonté de stabiliser les choses.
Nous retrouvons donc 3/5ème du combo d'origine : Les 2 guitaristes, Kevin Byrd et Camden Cruz ainsi que Keith à la batterie, sans aucun doute le frère de Kevin.
S'il est bon d'avoir une ossature bien stabilisée, habituée à jouer ensemble, évoluant au gré du temps, il est tout aussi fondamental à la plupart des groupes de décrocher du charismatique au niveau du chant et de trouver un bassiste un peu groove et déjanté.
Dans le présent cas, on pourra s'accorder sur le solide charisme de la blonde chanteuse, Sabrina Valentine présente depuis 2009.
A la basse, Aaron Sluss, dernier arrivé malgré ses 7 années d'ancienneté.
En cherchant quelques vieux morceaux, je découvre qu'il y a eu un chanteur durant les premières années de Seven Kingdoms, Bryan Edwards.
Nous avions à l'époque un chant growlé sur choeurs Power, ce qui est assez surprenant. Une sorte d'ersatz de Judas Priest se lançant dans le Métal de la mort qui tue. Et puis je découvre quelques pistes magistrales du second album, au titre éponyme, sorti en 2010. Sabrina prenait la relève, assurant ses parties de toute évidence malgré un retrait sur l'ensemble des choeurs.
L'heure était arrivée de se plonger dans ce « Decennium ».
Clairement, je retrouve quelques richesses présentes sur ce second album mais l'évolution est bien là, ça cartonne.
Musicalement, le groupe assure, offrant un riffing guitaristique bien engagé, tantôt mordant à souhait, histoire de nous bouger les cervicales. « Stargazer » s'envole d'emblée dans cet univers Power légèrement épique dans la dynamique mais sans fioritures symphoniques.
« Undying » poursuit sur cet élan et se montre percutant, ça cogne à la batterie, le groupe va clairement de l'avant. Et cette chanteuse, un timbre bien limpide mais dans un registre haut perché, masquant les émotions, gardant sa ligne de distance. On peut penser à du Evanescence alors que ce timbre reste pourtant bien unique. Il m'est bien pénible de vous trouver une correspondance. Sans doute un petit côté « Nena », la femme aux 99 ballons.
« In The Walls » monte encore en vitesse, apportant même un petit côté industriel dans les arrangements vocaux.
On aimerait sans doute quelques modulations dans le chant pour éviter le sentiment de déjà « entendu ».
Ceci dit, Sabrina apporte une bonne dose de peps.
Au niveau musical, franchement, rien à dire, une très belle production, des musiciens inspirés, possédant technique et habileté.
Ecoutez ce « The Tale Of Deathface Ginny » qui porte encore les stigmates du bon gros Rock. Je retrouve même un petit grain de jeu Helloweenien des temps jadis (j'ai bien dit un petit). Les choeurs donnent encore plus d'altitude au chant. Nous ne sommes pas dans l'univers des Divas mais bien dans celui du registre bien campé où il se doit. C'est bon.
« Castles In The Snow » poursuit sur le même tempo et c'est dans le chant qu'il y aura des envolées cette fois, ce qui en fait un tube qui pourrait aisément passer en radio. Ce morceau m'accroche, on sent qu'il y a une histoire racontée. Il y a de l'engagement et ça, j'aime. Juste que le monde de Snow, je le perçois davantage dans un registre à la Summoning mais soit !!! Et si le groupe osait les claviers ? Cela pourrait être intéressant et sans doute apporter le petit plus qu'on attend.
Je réalise que j'amais les parties growlées du passé que je ne retrouve plus du tout. Dommage.
Sur « Kingslayer », nous nous lovons dans l'atmosphère plus thrashy, le morceau est superbe, le chant est plus agressif.
Voilà du travail bien appréciable !!! « The Faceless Hero » plonge dans le même créneau.
En dehors du très agréable « Awakened From Nothing » qui se permet des changements de rythmes, des breaks, le reste de l'album se boucle sans grande surprise, nous restons dans le même couloir de navigation.
Globalement, SevenKingdoms montre une évolution dans la maturité musicale et semble trouver un créneau dans lequel il est à l'aise, nous offrant un bon moment.
J'aimerais cependant les découvrir avec quelques bons claviers, je pense que ça apporterait une certaine quadrature à l'ensemble pour éviter une forme de redondance sur la longueur.