Le rendu final de « Schizophrenia » version 1987 laissait apparaitre quelques défauts. Ce retraitement 2024 ne fait pas de quartier et va faire exploser vos haut-parleurs.
Il y a un an, sous leur nom de famille, Max et Igor Cavalera proposaient des versions totalement réenregistrées de « Bestial Devastation » et « Morbid Visions », leurs premiers méfaits (un EP et un effort) commis en 1985 et 1986 durant leur période Sepultura.
Présentement, les deux frangins récidivent avec une réappropriation de « Schizophrenia », le deuxième opus de qui vous savez, initialement livré lui en 1987. Compte tenu des manques de moyens et d’expérience de nos zicos brésiliens à leur début, les actualisations des dites premières œuvres précitées pouvaient se comprendre et se justifier. Qu’en est-il pour cette schizophrénie musicale revue et corrigée ?
Trente-sept piges après sa sortie, cet opus reste une pure tuerie death/thrash (le dantesque 'From the Past Comes the Storms' et ses riffs meurtriers). Si beaucoup de choses ont été conservés (la même ambiance sombre, les effets vocaux), l’ensemble du disque sonne bien mieux ('R.I.P. (Rest in Pain)', 'Screams Behind the Shadows'). Les toms de batterie ressortent plus clairement ('Escape to the Void'). Le son des cymbales est beaucoup plus net ('Septic Schizo'). On redécouvre les basses (l’instru 'Inquisition Symphony'). La section rythmique bénéficie grandement de cette production moderne goupillée par les deux frérots meneurs et par les mixage/mastering opérés par Arthur Rizk.
Ici entourés d'Igor Amadeus Cavalera (fils de son père et partenaire de son daron dans Go Ahead And Die) à la 4-cordes et de Travis Stone (Pig Destroyer) à la gratte, Massimiliano et Iggor font certes « du neuf avec du vieux » mais le font bien. Les plus mélomanes remarqueront les quelques différences entre le matériel de base et ces morceaux « Re-Recorded » (le son « acoustique » de l’instrumental noir 'The Abyss', le chant plus puissant de Max).
En cadeau bonus, à l’instar des deux albums déjà retraités, les natifs de Belo Horizonte ont ajoutés un inédit ('Nightmares of Delirium') qui s’intègre de la meilleure des façons aux chansons retravaillées. Notons aussi la pochette originale d’Eliran Kantor restaurée à l'aquarelle par l’auteur en personne.
Même si les frères Cavalera (et leurs potes d’alors) avaient franchi un cap en 1987, le rendu final de « Schizophrenia » laissait encore apparaitre quelques défauts. Ce retraitement 2024 ne fait pas de quartier et va faire exploser vos haut-parleurs.