The Great War
Fred H
Journaliste

SABATON

«Sabaton donne dans le power pur et dur et ne dérive pas de son sillon et de son style. Les fans vont assurément apprécier ce nouveau coup de canon»

11 titres
Metal
Durée: 38'28 mn
Sortie le 19/07/2019
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2019 est en passe de devenir une année marquante pour Sabaton. Tout d'abord, la formation fête ses deux décennies d'existence (ce n'est pas rien). Ensuite, début Février, le groupe à créer sa propre chaîne Youtube « The Sabaton History Channel » (en partenariat avec l'historien, acteur, musicien et YouTubeur américain Indiana ''Indy'' Neidell) pour expliquer le contexte historique de ses chansons. Entre Mai et Juin, les suédois ont enchainé tout un tas de dates sur des gros festoches européens : Rock am Ring en Allemagne, Download en Espagne, Graspop Metal Meeting en Belgique, Knotfest et Hellfest à Clisson (capital sympathie maximum pour avoir remplacé au pied levé les warriors métalleux de Manowar qui venaient d'annuler leur participation quelques heures avant d'envahir la scène). Et puis évidemment, il y a la sortie de ce/leur neuvième opus baptisé « The Great War ».

Selon les dires du combo, l'enregistrement du successeur de « The Last Stand » aurait démarré le 11 novembre 2018 (tout pile pour le jour anniversaire du centenaire de l'armistice). Quoi qu'il en soit, il s'agit du premier effort avec le sixcordiste Tommy Johansson (arrivé en 2016 suite au départ de Thorbjörn Englund). Le titre de ce nouveau skeud parle de lui-même. « La Grande Guerre » reste dans l'Histoire comme une énorme boucherie humaine. Pas moins de 9,3 millions de morts entre les différents belligérants Militaires, quasi autant de civils tués et plus de 21 millions blessés. Sur divers fronts, 4 ans, 3 mois et 14 jours de combats meurtriers au milieu des balles sifflantes et des bombardements assourdissants.

Tout au long de ce concept album, Sabaton sort lui aussi la grosse artillerie (les récits guerriers sont leur crédo) en combinant son power metal des plus MASSIF avec un sujet aussi sombre et sanglant que fut 14-18. Dès l'entame ('The Future Of Warfare'), le programme est clair : déluge de gros riffs de grattes (l'implication du dernier arrivant n'est pas fortuite), soli de sixcordes hallucinants, claviers appuyés et enfilades de choeurs puissants. Le même canevas se répète sur la quasi intégralité des morceaux.

A la première écoute, plusieurs pistes font déjà office d'hymnes et de futurs standards. Le quintet nous parle de certains protagonistes emblématiques de ladite période. Défilent alors Thomas Edward Lawrence - plus connu sous le blase « Lawrence d'Arabie » - ('Seven Pillars Of Wisdom', d'après le récit autobiographique du même nom publié par l'officier britannique lors de ses aventures liées à la révolte arabe), l'aviateur/as des as germain Manfred von Richthofen alias ''Le Baron rouge'' à qui on attribue quatre-vingts victoires ('The Red Baron' et ses sonorités à l'orgue Hammond), le canadien d'origine amérindienne tireur d'élite/sniper Francis ''Peggy'' Pegahmagabow crédité de 378 morts d'Allemands et de la capture de 300 autres ('A Ghost In The Trenches') ou bien encore les Forces étasuniennes (les US marines surnommés les 'Devil Dogs' par les teutons et les ''All-Americans'' de la 82e division d'infanterie '82nd All The Way'). Le vocaliste Joakim Brodén évoque même l'aspect plus psychologique de la guerre en essayant de comprendre pourquoi quelques-uns poussent d'autres hommes à vouloir s'exterminer entre eux ? (la plage – et pas de débarquement – éponyme). Après ces figures, ce sont quelques-uns des hauts lieux d'affrontements qui nous sont narrés. On passe des tranchées insalubres de Verdun où nos chers Poilus se sont retrouvés pilonnées par des obus et autres horreurs du même calibre ('Fields Of Verdun') à la forteresse d'Osovitse en Pologne (l'épique 'The Attack Of The Dead Men' et son solo de la mort-qui-…).

Bien que tout cela demeure très efficace on pourra regretter le petit côté « un peu trop facile et probablement déjà entendu » de l'ensemble. Malgré tout, sur la fin de la rondelle, le ton change (quelque peu) et se fait plus grave et dramatique ('The End Of The War To End All Wars' avec son intro piano et violoncelle, l'orchestral 'In Flanders Fields' exclusivement chanté par une chorale).

Avec ce « The Great War », Sabaton donne dans le power pur et dur et ne dérive pas de son sillon (tranchée serait plus le bon terme dans le cas présent) et de son style. Les fans vont assurément apprécier ce nouveau coup de canon.