«Que vous soyez fans de Geoff Tate, de Queensrÿche première mouture, ou plus généralement de metal progressif et mélodique, ce « Relentless » signé Sweet Oblivion a toute sa place dans votre CDthèque.»
En Juin 2019, le label italien Frontiers – adepte des associations collaboratives entre musiciens d’horizons divers (Dirty Shirley, Kiske/Somerville, Sweet & Lynch, Allen/Olzon, etc.) – nous offrait le projet Sweet Oblivion feat. Geoff Tate. Soyons honnête, les dernières livraisons de l’ex-vocaliste de Queensrÿche (que ce soit avec ledit Rÿche, en solo sous son blase éponyme ou avec son combo Operation: Mindcrime) étant plutôt décevantes, on pouvait légitiment émettre de sérieux doutes sur cette histoire. A la finale, cette réunion « commandée » avec le gars Tate secondé par le frappeur de Hollow Haze (Paolo Caridi), le claviériste (Emanuele Casali) et le sixcordiste de DGM (Simone Mularoni, également compositeur et tête pensante dudit partenariat) s’était avérée être une excellente surprise.
Fort du bon accueil reçu par ce premier méfait, la sortie d’un second effort ne surprend donc personne. Pour ce présent « Relentless » (NdT : Implacable), hormis Geoff, tout le line-up a évolué. Exit le casting italien initial et bienvenue à la nouvelle équipe (une fois encore 100% ritale) formée par Luigi Andreone à la basse, Antonio Agate aux claviers, Michele Sanna aux baguettes, et Aldo Lonobile (Secret Sphere, Archon Angel, Timo Tolkki's Avalon), ici guitariste, compositeur, producteur et éminence grise de l’affaire).
Sur le 1er opus, la clique nous proposait un hard metal progressif et mélodique typé « vieille école » fin 80’s (comprendre du Queensrÿche grandes heures avec le tiercé dans l’ordre (de parution) « Rage For Order », « Operation : Mindcrime » et « Empire ») mais avec une production bien contemporaine. Sans trop de surprise, cette formule est reconduite sur cette deuxième offrande. Même si on retrouve encore ici et là quelques accents proches de qui vous savez ('Strong Pressure'), on note aussi une volonté de quelque peu se démarquer pour s’orienter vers une identité plus personnelle. L'ensemble est cohérent, homogène, et disons-le plutôt agréable. Avec ce qu’il faut de riffs de grattes racés ('Wake Up Call'), de soli lumineux ('Once Again One Sin', 'Remember Me'), de claviers bien dosés ('Another Change'), et de belles mélodies accrocheuses ('Anybody Out There', 'Fly Angel Fly'), difficile de ne pas se faire embarquer.
Tout est clairement pensé et écrit pour mister Tate. Le costard est sur mesure afin de mettre en valeur ce timbre chaud qu’on connait bien (la ballade 'I'll Be the One'). L'américain (né à Stuttgart en Allemagne) a beau avoir franchi le cap des 62 balais, il n’a (presque) rien perdu de son talent vocal ('Let It Be'). C’est assez plaisant de le voir se/nous faire plaisir sur des pistes qui tiennent la route (merci Aldo). Désireux d’être autre chose qu’un simple prête nom, notre homme à souhaiter s’impliquer un peu plus dans l'écriture des morceaux. Il a même demandé qu’on lui compose un titre qu'il chanterait en … italien ('Aria'). Dixit le vocaliste « ces gens et la culture ont captivés mon cœur ». Les habitants de la botte et d’ailleurs apprécieront forcément cette tentative assez réussie dans la langue de Dante et de l’Amour.
Que vous soyez fans de Geoff Tate, de Queensrÿche première mouture, ou plus généralement de metal progressif et mélodique, ce « Relentless » signé Sweet Oblivion a toute sa place dans votre CDthèque.