«Si vous aimez Ronnie Romero, ce « Raised In Heavy Radio » est fait pour vous. Cela étant dit, on espère VRAIMENT que son prochain effort sous le blase sera constitué exclusivement de matériel totalement inédit. A bon entendeur Monsieur…»
Même pas un an après la sortie de « Raised On Radio » (son premier effort sous son blase), Ronnie Romero enfonce le clou avec un second méfait en « solitaire ».
Comme son prédécesseur, ce « Raised On Heavy Radio » est exclusivement constitué de reprises. La fois passée, Ronnie s’était réapproprié des titres Rock/Hard qui représentaient quelque chose de « spécial » pour lui. Des morceaux qui, quelque part, avaient construits son style musical ('No Smoke Without a Fire' de Bad Company, 'All Along the Watchtower' de Bob Dylan, 'Since I've Been Loving You' de Led Zep’, … pour n’en citer que quelques-uns).
Avec ce deuxième volet de covers, notre quadra montre un autre versant de ses gouts musicaux avec une orientation plus « Metal ». Pour l’épauler, le vocaliste chilien à garder quasiment les mêmes zicos (Sa femme roumaine Corina Minda pour quelques chœurs/vocaux, Javi Garcia à la basse, Andy C aux baguettes et le presque incontournable « homme maison Frontiers » Alessandro Del Vecchio aux claviers et à la production). Seul le guitariste Srdjan Brankovic a été remplacé par José Rubio. En plus de cette équipe, le natif de Santiago du Chili a convié quelques connaissances pour des soli (et parfois les rythmiques aussi) de grattes : l’étasunien Christopher Caffery (ex-…Savatage et Trans-Siberian Orchestra), le grec « Gus G » (Firewind, ex-Ozzy Osbourne), le teuton Roland Grapow (Masterplan, ex-Helloween), l’uruguayen Alfredo Alonso (Aleste), et le japonais Nozomu Wakai (Destinia).
Comme à chaque fois lors d’une publication d’un album de reprises, on se pose les mêmes questions : « Etes ce vraiment nécessaire de faire ce disque ? ». « Cela apporte-t-il quelque chose de nouveau, de différent ? ». A l’instar de l’opus précédent, le combo n’a pas opté pour un « copier/coller » sans intérêt. Tout cela est fait avec beaucoup de respect pour les chansons et/ou formations choisies. Certains choix proposés ici sont des plus logiques ('The Battle Rages On' extrait du dernier Deep Purple avant le départ définitif de Ricky Blackmore peu après, 'A Light In The Black' de Rainbow). Le fait que Ronnie a été choisi par Ricky en personne pour la énième reformation dudit Rainbow en 2015 est évidemment que pure coïncidence (ou pas).
Derrière son micro, celui qui officie pour Michael Schenker, Lords Of Black, The Ferrymen ou Sunstorm (entre autres) est toujours aussi impressionnant. Notre hyperactif chanteur s’attaque à plusieurs « monstres » du chant : Rob Halford, Bruce Dickinson, Jorn Lande, etc. Beaucoup des titres retravaillés ici sont à la base sortis aux débuts/milieu des 80’s (productions de « l’époque » donc). Les présents réarrangements et la Prod’ se veulent plus modernes (merci Del Vecchio) et bénéficient d’un Ronald au top de sa forme vocale.
L’ensemble est relativement fidèle – en tous cas instrumentalement parlant – aux compositions originelles ('Kind Hearted Light' de Masterplan avec Roland Grapow lui-même aux grattes, 'You Don’t Remember, I’ll Never Forget' de Yngwie Malmsteen). L’équipe se frotte aussi à Black Sabbath avec une piste ('The Shining') puisée étrangement dans l’ère Tony Martin (« The Eternal Idol » en 1987) plutôt que dans celle avec Ronnie James Dio. Les différentes interventions des invités sixcordistes sont à la hauteur des pourfendeurs références ('Turbo Lover' de Judas Priest avec le prodige Nozomu Wakai, 'No More Tears' d’Ozzy Osbourne avec Gus G.).
Malgré tout, afin d’apporter une touche personnelle, quelques aménagements et/ou variations (globalement plutôt bien amenés d’ailleurs) ont été opérés (un chant moins criard sur 'Fast As A Shark' d’Accept, un élan plus « lourd » pour 'Hallowed Be Thy Name' d’Iron Maiden, les soli de guitares sur 'The Four Horsemen' de Metallica).
Si vous aimez Ronnie Romero, en solo ou sur ses (12 … mille ?) travaux avec ses combos passés ou présents, ce « Raised In Heavy Radio » - sincère dans la démarche et moderne dans sa production – est fait pour vous. Si vous êtes moins fan du bonhomme, prenez tout de même le temps d’écouter cette rondelle hommage à des formations références du Metal. Cela étant dit, on espère VRAIMENT que le futur et prochain effort que notre vocaliste nous proposera sous le blase sera constitué exclusivement de matériel totalement inédit. A bon entendeur Monsieur… une fois encore.