«« The Sacrament Of Sin », un album qui a tous les outils pour satisfaire les inconditionnels du groupe mais ne serait-il pas temps de proposer quelque chose de plus audacieux et original ?»
Powerwolf est un groupe désormais bien établi que je ne vous présenterais que brièvement. Forcé en 2003 en Allemagne, le quintet allemand, connu pour son Power Metal survitaminé et à l'univers visuel très riche nous présente aujourd'hui son septième album : « The Sacrament Of Sin » !
Sans surprise, on débute avec « Fire And Forgive », la seconde chanson de cet album que le groupe a déjà dévoilé à travers un clip, et mon ressenti n'a pas évolué : cette chanson est un petit bijou pour ouvrir l'album pour qu'elle se révèle extrêmement dynamique, proche de l'univers traditionnel du groupe et évoquant leurs plus grands tubes, mais conservant malgré tout une identité propre. Ayant eu un aperçu très récent de leurs incroyables capacités scéniques (je vous renvoie aux reports du Download Festival 2018), je n'ai aucune peine à imaginer, et vous non plus, j'en suis persuadée, l'effet qu'aurait une fosse entière à chanter en choeur le refrain. Et arrive ensuite « Demons Are A Girl's Best Friend », plus dans la retenu, moins explosif mais toujours très baroque avec la jolie ligne de clavier de Falk Maria Schlegel qui habille à merveille les guitares. Après les paroles graves d'une bénédiction, Powerwolf se lance à toute allure dans « Killers With The Cross », une chanson plus sobre et mélodique que les précédentes dans le sens où les lignes musicales se superposent moins, à l'exception du refrain, et que l'auditeur profite plus simplement de la ligne de basse de Charles Greywolf et des choeurs vocaux qui accompagnent le leader, Attila Dorn.
Les notes de l'introduction de « Incense and Iron » pourraient tout à fait évoquer un morceau bien plus Folk, mais le groupe reprend la main avec le clavier, des sons de cordes symphoniques et des guitares, relativement discrètes. Tous les musiciens semblent se ranger derrière leur frontman, véritable fer de lance de ce titre énergique et mélodieux à souhait qui à tout pour se hisser aux côtés des meilleures créations de Powerwolf ! Mais Matthew Greywolf a malgré tout son moment de gloire avec un court solo. « Where The Wild Wolves Have Gone » peut avoir de quoi surprendre après des chansons aussi folles que celles qui nous ont été proposées jusque là mais le côté ballade est finalement très réussi, d'autant plus qu'on retrouve finalement un duo voix-clavier-batterie en alternance avec une guitare acoustique. Avec « Stossgebet », c'est tout d'abord le duo rythmique basse-batterie qui profite du premier rôle, puis la voix du chanteur s'élève. Le mixage diffère sur ce titre et semble mettre toutes les lignes mélodiques sur un pied d'égalité. Par moment, la chanson perd de sa puissance, et à d'autre cet effet de groupe a un côté maîtrisé et apaisé qui n'est pas désagréable, je vous laisse vous faire votre avis.
Le groupe nous ramène vers quelque chose de plus militaire et imposant avec « Nightside of Siberia », peut être un poil plus old school que le reste de cet album. On y retrouve tous les ingrédients qui font les hits de Powerwolf : une rythmique entraînante menée avec force par Roel van Helden, choeurs vocaux, paroles relativement simple, lignes de guitares effrénées et agréables à l'oreille. Le titre éponyme reste plutôt dans la même veine mais semble un peu pâle en comparaison de « Fire And Forgive » ou « Incense And Iron » dont elle se distingue surtout par sa vitesse. Le groupe nous a visiblement réservé les morceaux les plus « faciles » pour la fin de l'album, en témoigne « Venom Of Venus » qui vous rappellera probablement nombre de morceaux plus anciens du groupe, et c'est peut être là le plus gros défaut de cet album : Powerwolf nous démontre une nouvelle fois qu'ils savent très bien faire une musique Power énergique et dansante mais ils ne se renouvellent absolument pas, ce qu'on peut regretter. « Nighttime Rebel » est un morceau de Heavy relativement basique sur lequel je ne m'attarderais pas. Et cet album s'achève sur « Fist By Fist (Sacralize Or Strike) » qui a de faux airs de « Amen And Attack ».
« The Sacrament Of Sin » est un album qui a tous les outils pour satisfaire les inconditionnels du groupe et convaincre les curieux qui y jetteront une oreille, mais pour les autres, Powerwolf n'apporte rien de neuf ni de transcendant à sa discographie. Oui, leurs chansons sont jolies et entraînantes, mais est-ce qu'il ne serait pas temps de commencer à prendre un peu plus de risque ? A se montrer plus audacieux, voire carrément original et innovant ?