Pour les plus jeunes d'entre vous, ce nom ne vous dit probablement rien mais Lee est une chanteuse canadienne qui a débuté sa carrière en 1982 avec un premier album ''Lee Aaron Project'' et dont le nom a vraiment commencé à circuler en 1984 avec son second opus ''Metal Queen'' et sa pochette délicieusement kitsch. Mais il ne faudrait pas la réduire à une plastique avantageuse ( comme certains l'ont fait à l'époque), mais plutôt considérer sa voix comme très intéressante. Elle a été influencée par les vibrations blues/heavy rock des années 70, avec des chanteurs tels que Paul Rodgers, Janis Joplin et les incontournables Led Zeppelin, Deep Purple ou Fleetwood Mac.
Il ne faut pas non plus occulter sa discographie : 12 albums studio et le petit dernier, un live enregistré en Allemagne ( oui, nous sommes toujours à la traîne en France ) sobrement intitulé ''Power, Soul, Rock'n'Roll / Live in Germany''. Bien sûr sa musique est très orientée ‘Classic Rock' et ne satisfera pas les gens férus de growl et guitares accordées bas mais par contre, pour tous les amoureux de voix chaudes, sensuelles, éraillées et de morceaux mélodiques aux riffs catchy, cet album vous comblera amplement.
Démarrer l'album ( et un concert ) par un morceau bluesy ‘Mistreated' empreint de feeling est plutôt rare et pourtant ça marche parce que la voix de Lee est envoutante, l'intro à la guitare et aux claviers nous rappelle au souvenir de ce hard classieux que proposaient Deep Purple ou Led Zep à l'époque.
‘Tomboy' issu de son album ''Fire and Gasoline'' de 2016 remet tout de suite les pendules à l'heure et on a droit à un morceau bien groovy avec un refrain imparable. Sûr qu'en concert ''ça le fait''. La section rhythmique assure et les interventions du guitariste ( n'oublions pas que Lee assure aussi quelques parties de guitare) sont impeccables.
Retour en 89 avec ''Rock Candy'' issu de ''Body Rock'' qui nous prouve que même ancien, un bon morceau reste un bon morceau. Riff classique, tempo medium, choeurs , solo impeccable . ‘Metal Queen' nous ramène à cette période des eighties où la mélodie était le maître mot des compositions, avec un refrain que l'on se plaît à reprendre en choeur. Rien de nouveau mais diablement exécuté. ‘ Powerline' nous renvoie à la période où Bon Jovi régnait sur la scène du glam rock avec ses riffs ciselés et ses refrains imparables. ‘ I'm a woman' est un titre terriblement efficace, dans la lignée du ‘ Black Velvet' d'Alannah Myles. Même progression d'accords, ça balance, ça groove et la voix de Lee colle à merveille à ce style. Vraiment une excellent chanteuse avec un timbre de voix plus qu'agréable. Peut être le meilleur morceau de l'album.
Le reste de l'album est foncièrement rock et dans la même veine (bon, la ballade est peut être un peu de trop et aurait pu ne pas figurer sur l'album, malgré la prouesse vocale de Lee) et l'on prend un réel plaisir à l'écoute.
La production est plus que correcte pour un live et le mix rend hommage à chaque musicien qui le mérite.
Lee Aaron ne réinvente pas le hard rock, ni ne le révolutionne mais par contre lui donne ses lettres de noblesse par ses chansons qui n'ont pas pris une ride. Un grand moment de joie à l'écoute, on ressort avec le sourire et ce n'est pas donné à tout le monde de nous proposer ça. Et total respect pour une carrière débutée en 1982. A quand une tournée en France ?