Obsidian
PARADISE LOST
«Savoureux cocktail de doom-death metal gothique solide et cohérent»
11 titres
Doom/Death Metal (early), Gothic Rock/Metal (later)
Durée: 57'41 mn
Sortie le 15/05/2020
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En 32 ans de carrière (et jusqu’à lors 15 skeuds), Paradise Lost a souvent fait évoluer sa musique. Le death-doom des débuts s’est mué en metal gothique (« Draconian Times », « In Requiem », …), en metal alternatif (« Believe In Nothing ») ou indus (« Symbol of Life”) et même en électro-rock synthpop (le très controversé et incompris ? « Host »). Finalement, sur leurs 2 derniers méfaits en date (« The Plague Within » en 2015 et « Medusa » en 2017), les anglais sont revenus à leurs racines et aux atmosphères lourdes pour ne pas dire écrasantes. Probable, TRES probable même, que les expériences parallèles du gratteux Greg Mackintosh (le projet death old-school Vallenfyre commis avec des zicos de My Dying Bride et de Doom) et du chanteur Nick Holmes (avec les death metalleux suédois de Bloodbath) ont laissées leurs empreintes.
Pour leur seizième album, baptisé « Obsidian » et enregistré par le producteur Jaime Gomez Arellano (Ghost, Cathedral, Orange Goblin), les britanniques ont opté pour une approche moins radicale. L'opus se veut assez varié. L’ensemble se fait (un peu) moins noir, moins sombre que ses prédécesseurs les plus récents. En guise d'ouverture, la formation british entremêle riffs de grattes puissants, violons et violoncelles (le magnifique 'Darker Thoughts'). L’équilibre entre les instruments purement metal et les accompagnements orchestraux est parfait (l'addictif et apocalyptique 'Ending Days').
Bien qu’on trouve toujours quelques vocaux caverneux voire growlés ici et là (le monolithe 'Fall From Grace' et son refrain-mantra entêtant), c’est surtout le chant clair, mélodique, et une fois encore impeccable, de Nick Holmes qui prédomine. Le natif d’Halifax alterne douceurs et grognements profonds. Nos esgourdes s’émoustillent avec délectation à l'écoute de toutes ses mélodies (gutturales ou non) empreintes de cette mélancolie toute Paradiselost-ienne qu'on aime. Il faut malgré tout se montrer patient. L'adhésion n'est pas forcément immédiate. L’œuvre (9 plages de base et 2 bonus sur la version deluxe) requiert plusieurs allers et retours sur la platine pour se dévoiler lentement et totalement.
Le quintet se délecte à brouiller les pistes entre metal gothique des 80’s (l'accrocheur 'Ghosts' et sa basse vrombissante), compositions dynamiques ('Forsaken' et son soli classieux, l'incitation en règle au headbang 'Serenity') et rythmiques sombres. En effet, les ambiances austères ne sont pas complètement délaissées (le sinistre et monstrueux 'Ravenghast', 'The Devil Embraced' avec son orgue d'intro glaçant et ses notes de piano envoûtantes diaboliquement saupoudrées un peu partout). Les titres (dès plus évocateurs) des morceaux parlent d'eux mêmes (l'éloge funèbre 'Hope Dies Young').
« Obsidian » combine plusieurs éléments déjà exécutés dans la riche discographie de Paradise Lost. Bien que varié, le disque offre pourtant un savoureux cocktail de doom-death metal gothique solide et cohérent. Les inconditionnels du genre et du Paradis Perdu ne pourront qu'appréciés.