Menu principal
Accueil(current) News Live Reports Interviews The Wall Chroniques Groupes Concerts

Pacifisticuffs

Enora
Journaliste

Diablo Swing Orchestra

\'\'Pacifisticuffs\'\', un album haut en couleurs qui mérite une écoute attentive par tous les curieux de ce monde
13 titres
Avant-garde Metal
Durée : 44
Sorti le 08/12/2017
10923 vues

Bien que formé en 2003, le groupe suédois Diablo Swing Orchestra semble avoir du mal à faire parler de lui de manière forte chez nous, et pourtant ils le mériteraient amplement. « Pacifisticuffs » est leur quatrième album, après « The Butcher's Ballroom » (2006), « Sing Along Songs For The Damned And Delirious » (2009) et « Pandora's Piñata » (2012). Avec ses huit membres et son univers décalé, vous ne pouvez que succomber, ou totalement détester, mais cela vaut au moins la peine d'y prêter une oreille attentive !

Comme me le confirme le premier titre, « Knucklehugs (Arm Yourself With Love) », cette chronique va probablement être une véritable expérience pour moi puisque cette musique aux sonorités Blues, aux instruments évoquant le Sud américain, aux choeurs féminins tressautants, à la voix masculine proche de celle d'Elvis est à l'opposé de ce que j'ai l'habitude d'écouter, mais voyons la suite ! Un violon qui se veut sans doute dramatique ouvre « The Age Of Vulture Culture », rapidement rejoint par des cuivres très dansants et une ligne rythmique entraînante. La voix, très old school et suave, n'est pas dénuée de charme mais on se demande dans quel univers étrange le groupe cherche à nous emmener. On continue avec « Superhero Jagganath », entre musique et voix orientalisante et rythmique plus classique. Finalement, le titre prend des virages presque gothique, à la Tim Burton s'entend ! Ce grand mélange des genres semble être la marque de fabrique de Diablo Swing Orchestra qui se révèle être un groupe de plus en plus intéressant. « Vision Of The Purblind » marque une sorte de courte transition électronique.

Puis on passe à « Lady Clandestine Chainbreaker ». A nouveau, le morceau est extrêmement dansant et se construit autour d'une rythmique riche sur laquelle se superpose des cordes, des cuivres, des guitares électriques et toujours cette voix féminine entêtante. « Jigsaw Hustle » est bien plus sobre que les morceaux précédents dans le sens où il se compose principalement d'une ligne de batterie, de cordes très aiguës et de la voix de la chanteuse. A quelques reprises, cette ligne générale est entrecoupée de passage plus chargés mais l'âme de la chanson semble bien résider dans cette composition plus simple. Avec « Pulse The Incipient », le groupe propose un nouveau petit interlude pour nous préparer à « Ode To The Innocent ». En tant que violoniste, j'apprécie tout particulièrement la place accordée aux cordes de manière large et surtout au violon par le groupe. Mais la chanteuse n'est pas en reste et trouve parfaitement sa place sur chaque morceau, sans jamais être dans l'exagération malgré des moments forts.

Le ton est plus léger sur « Interruption », que ce soit par une voix plus mutine et amusée ou par la ligne mélodique qui revient vers des passages très dansants. On se sent presque dans un vieux cabaret plein de mystères et de surprises. « Cul-De-Sac Sémantics » marque une petite respiration avec une mélodie qui m'a rappelé les musiques du film d'animation « Le Château Ambulant » puisqu'on y retrouve la même atmosphère. La voix masculine fait son grand retour sur « Karma Bonfire », et soyons honnêtes, ça fait du bien de rompre un peu avec la voix, malgré tout très agréable, féminine, qui ne disparaît pas pour autant puisqu'elle assure des choeurs. L'ambiance s'apaise sur « Climbing The Eyewall », un morceau plus lourd mais qui ne perd rien de la force du groupe, probablement le plus beau titre de l'album. La conclusion se fait dans une atmosphère fermière avec « Porch Of Perception ».

La conclusion sera finalement tout autre que ce que j'avais imaginé au début de cette chronique puisque je suis plutôt séduite par Diablo Swing Orchestra. Malgré une première impression qui m'avait surprise et inquiétée car n'étant pas du tout dans mon style de prédilection, cet album est une petite perle pour ceux qui oseront s'aventurer hors des sentiers battus pour découvrir un monde haut en couleurs.

s