Cette année le quartet de brutal tech death américain souffle ses 20 bougies alors quoi de mieux que de se faire plaisir et de faire plaisir aux fans avec un septième album respectant l'intensité du groupe à sortir un album tous les 3 ans!
Officiant dans un death metal très technique alliant mélodie et brutalité, le combo mené par le guitariste Paul Ryan depuis le début ne faillit pas à la règle et offre un opus harmonisant toutes les influences du groupe pour délivrer un album dense et varié très bien abouti.
Accompagné de John Longstreth (batterie), de Mike Flores (basse) et de Jason Keyser (chant), le line up est stable depuis 2011 et ça se ressent sur les 10 pistes de la galette s'étalonnant sur 40 minutes avec un premier titre introductif 'Infinitesimal to the Infinite' plutôt martial et efficace. Tout juste 2'23'' pour faire entrer l'auditeur dans le bain avec une intro aux riffs dissonants et mélodiques à la Dying Fetus. Instantanément, la puissance des blasts et la rapidité d'exécution de la double pédale se fait sentir; ces quelques secondes montrent l'intensité du groupe à produire ce death technique ravageur mais suffisamment travaillé pour ne pas être assommant et permettre de l'écouter avec précision. Car oui, la précision est le fil rouge du combo tout au long de l'album avec par exemple un chant toujours bien positionné qui le rend presque trop linéaire. Heureusement l'intégration de back voice plus nasillardes et hurlées apporte une certaine variété à ce poste et donnant une certaine froideur aux différents titres.
Origin survole ainsi le tech death d'une main de maître en apportant un groove certain ('Infinitesimal to the Infinite', 'Mithridatic', 'Truthslayer', 'A Burden of Prescience') secondé d'une batterie puissante au rythme souvent martial tellement c'est carré. Les morceaux sont très variés et proposent des rythmiques très épaisses et grasses au rendu tronçonnés ('Accident and Error', 'Invariance Under Transformation') tout comme des plans plus dissonants ('Invariance Under Transformation') voire orientaux ('Dajjal'); ce dernier titre étant particulièrement efficace de part son revirement en brutalité guerrière aux riffs dévastateurs en seulement 2'34''.
Une grande part des créations du quartet est vouée à la musique avec l'intégration de plans purement instrumentaux dominants, en particulier sur la pièce maîtresse de l'oeuvre 'Unequivocal' qui sur près de 10 minutes est un condensé de tout le savoir faire des américains sur lequel Jason Keyser chante peu et laisse la part belle à ses acolytes musiciens qui emportent l'auditeur dans leur voyage technico-mélodique si bien que l'on se surprend à basculer sur la piste 10 et dernière piste du disque tant l'univers de cette chanson est prenant.
C'est donc par le cover de Brujeria avec le titre 'Revolucion' qu'Origin a décidé de clôturer son opus; personnellement, je m'en serai passé puisque l'on passe dans un univers musical totalement différent qui même si c'est bien interprété dénote avec tout ce que l'on a entendu jusque là.
Heureusement que l'album n'est pas très long car on peut rapidement passer ce titre et revenir au début pour un repeat inlassable.
Avec 'Unparalleled Universe', Origin délivre ce qu'il sait faire le mieux en proposant un disque dense qu'il faudra écouter à plusieurs reprises pour l'apprivoiser. Les compositions sont très complexes, elles peuvent paraître linéaires et répétitives mais en s'y penchant bien dessus, vous noterez toutes les nuances qui font que ce niveau de jeu n'est pas donné à tout le monde. A se délecter en live.