Avec ce très bon « The Last Will and Testament », Opeth renoue avec le death metal progressif (et le chant growlé qui va avec) et opère un retour en force. Voilà cinq piges d’attente bien récompensées.
Un nouvel effort de Opeth est toujours un évènement. Cinq ans après « In Cauda Venenum » (qui était sorti en deux versions, l'une chantée en suédois et l'autre en anglais), les suédois font leur retour. Pour son quatorzième opus, la formation scandinave propose un concept album intitulé « The Last Will and Testament ». L’histoire prend place après la Première Guerre mondiale, alors que de lourds secrets de famille sont révélés à la lecture des dernières volontés d’un riche patriarche tout juste décédé. Nous voilà embarqués au milieu des confessions du disparu et des réactions de ses enfants (des jumeaux) ainsi que celles d’une mystérieuse et jeune orpheline élevée parmi eux dans le manoir familial.
Cet opus a été écrit par le compositeur/chanteur/guitariste et maître à penser du groupe Mikael Åkerfeldt avec des textes de Klara Rönnqvist Fors (The Heard, Ex-Crucified Barbara). Le disque voit la participation de Ian Anderson (Jethro Tull) à la flûte et en tant que narrateur sur respectivement deux et quatre pistes. Les autres invités sont Joey Tempest (frontman de Europe) aux chœurs et au chant sur un morceau ('§2') ainsi que Mirjam Åkerfeldt, fille cadette de son père, avec une voix désincarnée pour une piste également ('§1').
Cette rondelle amène deux changements majeurs. Primo, bien que délaissés depuis une dizaine d’années, les vocaux gutturaux refont leurs apparitions, en alternance avec le chant clair et les moments narrés. Un come-back des growls et aux racines death metal progressif du combo, attendus par beaucoup. Secundo, cette galette est la premiere avec le batteur Waltteri Väyrynen. L’ex-membre de Paradise Lost et Bodom After Midnight remplace Sami Karppinen (Therion) qui avait lui-même pris temporairement la relève du cogneur de longue date Martin Axenrot parti fin 2021 en raison de « conflits d’intérêt ». Accompagné par la solide performance du bassiste Martín Méndez, le frappeur finlandais offre ici un boulot monstre sur l’ensemble de chansons.
Alors que les sept premières plages reprennent un paragraphe du testament ('§1' à '§7'), seule la dernière chanson du skeud possède un titre nommé ('A Story Never Told'). Riches d’idées et de changements d’ambiances, les morceaux sont plutôt longs (de 5:10 à 7:30) et laissent la part belle aux interactions instrumentales. Au milieu des douceurs prog et des lourdeurs death, s’immiscent ici et là, des cordes, une harpe, la flûte de Mister Anderson, des ruptures acoustiques et même quelques mélodies « orientales ».
Avec ce très bon « The Last Will and Testament », Opeth renoue avec le death metal progressif (et le chant growlé qui va avec) et opère un retour en force. Voilà cinq piges d’attente bien récompensées.