Digne héritier de Woody Guthrie, Dropkick Murphys rend avec « Okemah Rising » un nouvel et bel hommage à cette immense figure du folk country. Acquisition plus que recommandée.
On ne les attendait vraiment pas de sitôt les Dropkick Murphys. Huit (petits) mois après leur dernier effort en date, la formation originaire de Boston est déjà de retour.
La fois passée, pour leur « This Machine Still Kills Fascists », le groupe avait mis en musique des textes (inédits) de Woody Guthrie, porte-parole musical des milieux ouvriers et populaires, décédé en 1967. A croire nos lascars, ils avaient « passé un si bon moment » dans les studios de Tulsa qu’ils avaient enregistré non pas un mais bien deux disques à partir d’écrits non publiés de celui qui a influencé des personnalités telles que Pete Seeger, Bob Dylan, Joan Baez ou bien encore Bruce Springsteen. Rien que ça.
Cette seconde salve de morceaux se nomme « Okemah Rising » (Okemah dans l’Oklahoma étant la ville de naissance de Woody). Comme le précédent méfait, le douzième opus des Américains est totalement Acoustique (c’est d’ailleurs inscrit sur la pochette). Cela a beau être « débranché », on (re)trouve le style de la zique de Ken Casey & cie. Entre inspirations irlandaises ('Watching the World Go By', le festif 'I Know How it Ends') et refrains chantants à reprendre en chœur ('My Eyes are Gonna Shine'), on est en territoire familier. Tour à tour militants (l’explicite 'Run Hitler Run'), engagés, mais aussi poignants ('When I Was a Little Boy'), les mots du poète rebelle prennent vie.
A l’instar du skeud ainé, Al Barr, l’autre vocaliste des DKM, n’étant toujours pas de la partie (pour se consacrer à sa mère malade), le gang étasunien a convié quelques amis pour l’épauler. Là encore, les textes de l’icône contestataire nous frappent tels des uppercuts. Défense des travailleurs ('Ripppin’ Up the Boundary Line' avec Jesse Ahern) ou référence aux émeutes Peekskill de 1949 ('Gotta Get to Peekskill' avec Gordon Gano et Brian Ritchie de Violent Femmes), les messages sont forts et clairs. Cela étant dit, le sextette réussit à injecter un peu de légèreté et d'humour sur ces histoires parfois sombres ('Bring it Home' en compagnie de la chanteuse de country Jaime Wyatt).
La galette se clôture avec une nouvelle version de leur adaptation de 'I’m Shipping Up to Boston' (ici rebaptisée '… (Tulsa Version)'). Cette revisite, agrémentée de quelques lignes de textes inédites en plus, est tout aussi addictive que la chanson sortie en 2005 sur « The Warrior's Code » (et qui figurait dans le film « Les Infiltrés »).
Digne héritier de Woody Guthrie, Dropkick Murphys rend avec « Okemah Rising » un nouvel et bel hommage à cette immense figure du folk country. Acquisition plus que recommandée.