Nous allons vous parler d'un nouveau protégé du label français montant dans la musique extrême, Deadlight Entertainment. C'est français, c'est hargneux, c'est novateur, c'est Nuisible, un quartet originaire de Rouen proposant un hardcore puissant et agressif puisant son inspiration dans le thrash, le grind, le black et le death. Ce que ça donne? Un hardcore unique loin, loin, très loin de la musique pour surfers pré-pubères (ou pas...) dont l'artwork montrant un pendu donne le ton!
Premier méfait des énervés hexagonaux, un Ep de 23 minutes en 7 pistes dont le 1er titre, éponyme, est une intro d'un peu plus d'une minute digne d'un passage angoissant d'un thriller "hitchcockien". Ca hurle, ça coupe, ça saigne, ça met dans le bain pour annoncer le très brutal 'Proletarian Hung', rapide, direct; 40 secondes d'agressivité à la sauce black metal pour virer dans un hardcore violent limite grindcore! Légère accalmie sur l'outro pour dérouter l'auditeur en l'amenant vers 'Out Come The Wolves', très rythmé sans pour autant être brutal, à la mélodie relativement binaire pour bien marteler l'esprit...Ca se gâte pour nos tympans au 2ème tiers (1'40'') où le break annonce un riff thrash old school dissonant accompagné d'un chant hurlé agressif pour basculer sur un dernier tiers plus lourd aux guitares larsénants. Le plan est oppressant, surprenant même, vu la construction du morceau afin d'égarer l'auditeur tout en le tenant en haleine!
J'aime beaucoup le titre suivant 'Reign of Confusion' dont les riffs introductifs me rappellent sans hésiter le (bon) Slayer de "South..." ou encore "Season...". Chant hardcore bien sûr mais riffs thrash sur un tempo rapide du plus bel effet puis à 2', on vire sur un death bien gras, bien lourd accompagné d'un growl bien caverneux pour enchainer sur un plan blast beaté dévastateur . On retrouvera par ailleurs cette inspiration death lourd et brutal sur le dernier titre de l'EP en guise d'outro de 'Forest Fire' bien que le titre soit globalement du hardcore pure à la sauce Nuisible.
Avant ça, il faudra passer par ' Night Wanderer' et 'Roar of the Great Torrent'; le 1er morceau passant du hardcore au black metal avec une transition faite à merveille car l'on ne se rend pas compte de ce revirement et pourtant on le prend en pleine face et on s'y sent bien! Le second est plus orienté hardcore même si l'on ressent toujours des plans black assez marqués. Un final assez inattendu, limite psychédélique accompagné d'un chant incantatoire au timbre inquiétant.
Une première galette inspirée pour le combo français qui en seulement 23 minutes démontre un savoir faire appliqué d'un hardcore teinté de nombreuses influences de metal extrême leur conférant un style propre et varié! Que les surfers s'accrochent à leur planche car les dents de la mer ne sont pas loin! Vivement un premier album d'une durée plus appropriée pour apprécier le talent à sa juste valeur.