Enrichi d'un nouveau line-up par l'arrivée de Brian Kingsland au chant et à la rythmique ayant remplacé, pas sans fracas, le frontman emblématique Dallas Toler-Wade et avec un retour aux sources après le très brutal et peu oriental ''What Should Not Be Unearthed'', le quartette américain Nile a repris les chemins du studio pour sortir l'un des albums incontournables de la scène death 2019 !
Le public aura attendu 4 ans, Karl Sanders aura su nous mettre l'eau à la bouche depuis plus de 6 mois par une communication très habile sur l'avancée de la composition de l'album. On l'attendait avec impatience, le voilà enfin pour le 1er novembre via Nuclear Blast !
Ne vous attendez à rien de ce que vous avez pu écouter jusque là du groupe originaire de Greenville en Caroline du Sud. Karl Sanders et sa bande ont totalement repensé Nile pour délivrer le meilleur album dans l'histoire du groupe ! On sent un retour aux sources évident et un recentrage sur les plans orientaux faisant suite au voyage en Egypte fait par le leader sur la terre source de son inspiration en 2018.
Délivrant sa passion pour la mythologie égyptienne depuis plus de 25 ans, Karl a pour façon de travailler d'écrire les textes avant la musique car ce sont les mots qui lui dictent les riffs à construire. Fort de ce postulat, la neuvième galette du quartette conte un péplum de 11 scènes sur près d'une heure !
Globalement lourd et pesant par la mise en avant des parties épiques et triomphantes, l'album débute sauvagement avec 'Long Shadows of Dread'. Très techniques, les riffs sont travaillés pour tailler dans le vif et ne laisser personne indemne ! C'est rapide, puissant, dévastateur par le côté lancinant de l'affaire. L'atmosphère épique se fait ressentir instantanément pour s'installer de façon irréversible dès la pièce majeure de l'oeuvre 'Seven Horns of War'.
Près de 9 minutes de mélodies dissonantes, d'effets angoissants nous faisant nous sentir au fond des pyramides à l'approche des tombeaux des pharaons. Le rendu est flippant, sombre, dérangeant...un péplum musical avec tout le côté triomphant de l'acte !
Nile ne ménage pas pour autant ses auditeurs en proposant des pièces catchy, ''in your face'' comme Karl aime à le dire avec le thrashy 'The Oxford Handbook of Savage Genocidal Warfare', le caverneux titre éponyme et le dévastateur 'Snake Pit Mating Frenzy'.
Le défilement de la track list nous amène de surprises en surprises et nous permet d'explorer une autre facette du groupe en s'aventurant vers le côté tribal de l'Egypte avec 'Where Is the Wrathful Sky'. Il intervient juste après l'interlude reposant 'Thus Sayeth the Parasites of the Mind' dont l'association des deux pièces rappellent clairement l'autre projet de Karl Sanders avec l'album ''Saurian Meditation'' paru en 2004.
Pour nous remettre dans le bain après ce passage aérien, le quatuor affûte ses cordes, tend la membrane des caisses claires pour remettre de bonnes claques bien frappées avec la seconde pièce importante du disque, 'The Imperishable Stars Are Sickened' composée par Brian Kingsland et offrant un angle de vue différent de la musique de Nile en insérant une partie acoustique tout en en conservant la sauvagerie de l'atmosphère.
Quatre ans d'attente, un compte à rebours bien ficelé depuis le printemps 2019, une communication habilement menée, Nile ne déçoit pas, il sublime son art et sa musique en délivrant le meilleur album de sa discographie en se recentrant sur les racines mêmes du groupe et en ajustant une technique déjà maîtrisée, affinant ainsi la violence des riffs et un tempo moins rapide pour des compositions abouties et tout aussi agressives et addictives.
Tracklist
1. Long Shadows of Dread 04:07
2. The Oxford Handbook of Savage Genocidal Warfare 03:09
3. Vile Nilotic Rites 03:28
4. Seven Horns of War 08:48
5. That Which Is Forbidden 05:35
6. Snake Pit Mating Frenzy 02:48
7. Revel in Their Suffering 05:44
8. Thus Sayeth the Parasites of the Mind 01:42
9. Where Is the Wrathful Sky 04:40
10. The Imperishable Stars Are Sickened 08:00
11. We Are Cursed 06:53