Déjà un troisième album pour le jeune groupe danois Baest ! Tout juste cinq ans d'existence et le quintette, inchangé depuis, propulse ce nouveau matériel plein de maturité en arborant son propre style !
Avec les deux premiers albums, très prometteurs, le groupe cherchait ses marques en tentant une approche moderne de son death old school. Avec "Necro Sapiens", la bande gravit un échelon supplémentaire dans le monde du death old school en déployant quelque chose d'abouti et de plus personnel.
"Venenum" amorçait déjà une évolution dans la musique des danois mais çà manquait d'authenticité et de prise de risque; avec cette troisième galette, Baest se lâche en sortant des sentiers battus et déploie l'artillerie lourde ! 10 titres, 45 minutes de death old school bien épais et incroyablement massif ! Au diable les blast beats, place à des plans de batterie bien lourds et assommants ! Aucun espace pour la finesse, le groupe a peaufiné son style, ralenti son rythme, aiguisé ses riffs pour les rendre encore plus tranchants tout en vociférant des textes bien dégueulasses !
En plus d'une production particulièrement soignée avec un son précis et sale à la fois, la formation modernise son death old school en travaillant sa technique. Le frontman, Simon Olsen, a particulièrement bossé son chant; déjà bien gras sur les albums précédents, avec "Necro Sapiens", le niveau de vomissures lyriques monte d'un cran donnant un relief caverneux aux paroles venues d'outre-tombe ! En s'appropriant les textes, Simon intensifie sa diction me rappelant par moment le timbre de Travis Ryan (Cattle Decapitation), sur 'Genesis' par exemple, ou encore les volutes malsaines à la David Vincent (Morbid Angel, Vltimas) sur 'Czar' ou 'Purification Through Mutilation'.
Avec son introduction angoissante ('The Forge') et sa mise en place en douceur presque théâtrale dès la seconde piste, l'ensemble des compositions est inspiré. Reposant globalement sur un mid tempo écrasant, la rythmique distille un groove permanent tout en apportant son lot de dissonance et d'anxiété. Le death des danois est teinté d'influences américaines et suédoises au service d'une ambiance grasse et malsaine apportée par une grande maturité d'exécution.
L'album est dense, offre une expérience sonore intense et nécessite plusieurs écoutes car il s'avère rapidement dérangeant. Il n'y a pas de morceaux faibles et le disque présente un équilibre certain doté d'une rigueur sans faille dans sa réalisation, tout en s'intensifiant avec comme preuve LE morceau "kick-ass" "Meathook Massacre", avant-dernière piste laissant place au dégoulinant "Sea of Vomit".
Avec ce nouvel opus, Baest impressionne par son niveau acquis en seulement cinq ans ! Intensifiant sa musique, le quintette danois renouvelle le death old school sans tomber dans la facilité de le rendre technique mais en travaillant sur les ambiances, la rythmique et le chant ! "Necro Sapiens" permet au groupe de monter de plusieurs crans dans la hiérarchie de death et fait de ce groupe, un incontournable du genre.
