«« N.A.T.I.O.N. », un album qui, malgré quelques faux pas, témoigne de l'évolution en cours au sein de l'univers de Bad Wolves qui s'ouvre à de nouveaux horizons»
Bad Wolves est un groupe américain formé en 2017 et dont le line-up a rapidement attiré l'attention puisqu'on y retrouve Tommy Vext (ex-Divine Heresy, ex-Snot) au chant, John Boecklin (ex-DevilDriver) à la batterie, Doc Coyle (ex-God Forbid) et Chris Cain (ex-Bury Your Dead) aux guitares et Kyle Konkiel (ex-In This Moment, Vimic) à la basse. « Disobey », le premier album du groupe, est paru en 2018, et un successeur lui a déjà été trouvé avec « N.A.T.I.O.N. » !
C'est sur une rythmique endiablée que Bad Wolves plonge ses auditeurs dans ‘I'll Be There', ouverture puissante et sombre de ce nouvel opus qui détonne par rapport au précédent ! La voix chaude de Tommy Vext n'a rien perdu de son timbre, ce qui colle parfaitement à l'univers très américain de ‘No Messiah', sur lequel on sent cependant la volonté du groupe de sortir un peu de leur zone de confort. Sans être transcendante, ‘Learn To Walk Again' reste une chanson énergique et aux riffs agréables grâce au solide duo de guitaristes Doc Coyle et Chris Cain, dans la veine de ce que les amateurs du groupe connaissent de la musique de Bad Wolves. Au-delà des touches Electro de ‘Killing Me Slowly' qui ne plairont pas à tout le monde, il faut admettre qu'il s'agit d'un titre un peu trop facile et sans grande profondeur, sans pour autant être désagréable.
‘Better Off This Way' est le premier moment véritablement calme et doux de cet album, et la douceur et la simplicité du titre font tout son charme. Sur l'ouverture de l'agressive ‘For or Friends', Bad Wolves a eu l'excellente idée de reprendre des choeurs féminins vindicatifs à la manière de ce que le groupe The Shoes peut faire, et ça marche incroyablement bien alors que la batterie de John Boecklin maintient une cadence infernale ! Disponible sous forme de single depuis le 20 septembre, ‘Sober' revient vers des racines Blues qui lui confère une certaine sincérité, bien qu'on ait parfois l'impression de tomber dans la musique pour ado édulcorée, ce qui est parfois très reproché au groupe. Au contraire, ‘Back In The Days' est plus mature et compense ce précédent titre, pas forcément nécessaire.
Avec ‘The Consumerist', Bad Wolves poursuit son exploration de nouveaux horizons musicaux, en revenant néanmoins sagement à ses bonnes habitudes sur les refrains. On ne s'attarde pas nécessairement sur ‘Heaven So Heartless' qui a, par moments, vraiment des airs de déjà-vu, alors que ‘Crying Game', qui arrive ensuite, est l'une des vraies réussites de cet opus ! Les choeurs vocaux que Doc Coyle et Kyle Konkiel assurent tout au long de l'album jouent très souvent en faveur du groupe, étoffant encore davantage leurs propositions musicales. L'album s'achève sur ‘LA Song', dont la noirceur gagne en relief par son groove et son côté organique qui continue à jouer sur les références plus Pop du groupe.
« N.A.T.I.O.N. » est, malgré quelques faux pas, un bon album, en particulier parce qu'il témoigne de l'évolution en cours au sein de l'univers de Bad Wolves qui s'ouvre à de nouvelles influences et tente de nouvelles choses, parfois vraiment éloignées de ce qu'on connaissait du groupe jusqu'ici. Comme toute transition, celle-ci ne peut se faire parfaitement en une fois mais la formation semble être sur une très bonne voie !