MOTIONLESS IN WHITE
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Metal Core
Chroniques

Disguise
Enora
Journaliste

MOTIONLESS IN WHITE

«« Disguise », un album satisfaisant qui tend à prouver que Motionless In White gagnerait à s'aventurer vers des sentiers plus audacieux plutôt que de stagner dans le sillage des grandes groupes de la scène US Metal»

11 titres
Metal Core
Durée: 43avo mn
Sortie le 07/06/2019
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Formé en 2005 aux Etats-Unis, Motionless In White se fait rapidement remarqué grâce à son Metalcore mêlé d'Indus et de Gothic Metal. Après quatre albums, « Creatures » (2010), « Infamous » (2010), « Reincarnate » (2014) et « Graveyard Shift » (2017) chez Fearless Records, le groupe signe chez Roadrunner Records pour « Disguise » que nous découvrons !

Le groupe emporte l'auditeur en une fraction de seconde dans ce nouvel opus avec le titre éponyme qui bénéficie d'un bon groove assuré par la basse de Justin Morrow, qui a d'ailleurs rejoint le groupe cette année, s'appuie sur quelques artifices empruntant à l'Electro et joue sur l'engagement du groupe. C'est de nouveau la basse qui se démarque sur l'ouverture de ‘Headache', un morceau en apparence plus minimaliste dans sa composition. Si on y retrouve sans peine toute la force du Metalcore américain, on peut également avoir la regrettable impression d'écouter une pâle copie de groupes comme In This Moment, en particulier avec une référence presque littérale à ‘You're Gonna Listen' qui figure sur l'album « Blood » (2012) de la formation menée par Maria Brink. On renoue ensuite avec quelque chose de plus teenager Punk à travers la chanson ‘'.

Presque en réponse à ce titre que certains jugeront peut être un peu trop douceâtre, ‘Thoughts & Prayers' se tourne davantage vers la puissance du Deathcore, Vinny Mauro se défoulant sur sa batterie, tout en conservant un ton globalement très Metalcore Electro, dans la mouvance menée par des groupes comme Crossfaith et qui ont réussi à imposer durablement la tendance. Avec un côté presque old school, ‘Legacy' est un des titres forts et étrangement rafraîchissants de cet album. Des bruits de sabots sur le sol et des chants d'oiseaux introduisent un univers totalement différent sur ‘Undead Ahead 2 : The Tale Of The Midnight Ride' qui aurait presque des airs d'enfant démoniaque entre un groupe de Power et un groupe de Symphonic Black Metal. L'expérience est certes intéressante mais pas forcément justifiée ni cohérente avec le reste du projet que Motionless In White défend sur « Disguise », bien qu'elle permette à Christopher Cerulli de démontrer ses talents de claviériste.

Il semble que ‘Holding On To Smoke' se veuille plus sensible que les précédents morceaux mais Motionless In White semble, une nouvelle fois, peiner à se démarquer de ses pairs plus âgés et qui règnent sans partage sur la scène Metal US. Le ton reste assez similaire sur ‘Another Life' qui, bien que les guitaristes Ryan Sitkowski et Richard Olson proposent des riffs soignés et efficaces, ne décolle pas vraiment, le constat restant le même. Au contraire, ‘Poadcasting From Beyond The Grave : Death Inc.' est un titre plus qu'intéressant qui révèle un aspect plus profond et unique de la personnalité du groupe qui joue ici dans la cour de Rob Zombie, un registre qui lui réussit à merveilles ! Plus simple et basique, ‘Brand New Numb' bénéficie de la bonne énergie du groupe, ce qui lui permet d'assurer une conclusion en beauté avec ‘Catharsis', une chanson qui n'est pas brillante mais permet au groupe de sortir un peu de sa zone de confort.

« Disguise » est un album satisfaisant qui comporte quelques très belles surprises comme ‘Poadcasting From Beyond The Grave : Death Inc.' ou ‘Undead Ahead 2 : The Tale Of The Midnight Ride' (bien qu'on ne comprenne pas forcément ce que ce titre fait là) ce qui permet de faire le constat que Motionless In White gagnerait à s'aventurer vers des sentiers plus audacieux plutôt que de stagner dans le sillage des grandes groupes de la scène US Metal.