«Ce « Damned If You Do » renvoi à la belle époque. Morceaux entraînants, riffs et autres soli affûtés s'enchaînent efficacement soutenus par des lignes de chant pour beaucoup entêtantes»
Début 2015, plus de deux décennies après son départ, le chanteur Mike Howe était de retour au bercail et derrière le micro. Comment ne pas être ravi de ce comeback (inespéré) tant le natif du Michigan avait laissé une empreinte plus que marquante sur trois opus de qualité (« Blessing in Disguise » en 1989, le cultisme « The Human Factor » en 1991 et « Hanging in the Balance » courant 1993) ? Un an plus tard, déboulait le sobrement nommé « XI ». Sur la lancée de ce onzième effort musclé et très bien reçu, Metal Church déboule sans crier gare pour nous assener leur nouvelle production baptisée « Damned If You Do ». Pour remplacer le cogneur de toms démissionnaire Jeff Plate, le combo a recruté le batteur Stet Howland (ex-W.A.S.P. / Lita Ford).
Musicalement, cette douzième livraison rappelle le fameux triptyque précédemment cité. Bien que très classiques dans le genre, on y retrouve les rythmiques assassines et travaillées ('The Black Things', 'Into The Fold') comme lors des grandes heures. Du bon metal old school certes mais dur et agressif comme il le faut tout en conservant un niveau de musicalité et de mélodie propre au groupe. L'église (ré)ouvre toutes grandes ses portes. Le titre éponyme, en bon opener de disque et probablement des futurs concerts, est à lui seul une tuerie. Quelle fameuse idée ces « hummm … hummm … hummm …» accompagnateurs. Un incontournable en devenir. Du casse-cervicales à coups surs. Mes biens chers frères, mes biens chères soeurs… Reprenez avec moi tous en choeur … « Damned If You Doooooooooooo ». Secondés par une section basse-batterie qui ne lâche rien, les guitaristes Kurdt Vanderhoof et Rick van Zandt sortent des riffs thrash meurtriers ('The War Electric', le destructeur 'Guillotine'). On se croirait au début des années 90, avec ce style power US et ce/leur son à la fois caractéristique et si typique de ladite période. Les intros en arpèges ('Revolution Underway') et les moments plus heavy mid-tempo ('Monkey Finger') ne sont pas oubliés. Howe, en bon hurleur qu'il est, envoi sec. Sa voix est (quasi) intacte et toujours bien reconnaissable (avec ce je-ne-sais-quoi de nasillard). Tour à tour puissant ('Rot Away'), doux ou grave, le lascar reste impressionnant ('By The Numbers', 'Out Of Balance').
Sur la longueur, ce « Damned If You Do » renvoi à la belle époque (cf. les cinq premiers méfaits des américains). Les morceaux entraînants, les riffs et autres soli affûtés s'enchaînent efficacement soutenus par des lignes de chant pour beaucoup entêtantes. Les amateurs de Metal Church ainsi que celles et ceux qui vont découvrir ces vétérans (injustement négligés car ils ont eu le malheur de débuter en même temps qu'une obscure autre formation au blase presque similaire mais se terminant par « lica ») vont avoir du mal à résister. Pourquoi d'ailleurs le devrait-on ? « Hummm … hummm … hummm … ».