Daemonic Rites
Blood Potatoe
Journaliste

MAYHEM

«Le meilleur témoignage live de Mayhem, depuis ''Live In Leipzig''. Essentiel !»

17 titres
Black Metal
Durée: 66 mn
Sortie le 15/09/2023
855 vues

Quiconque ayant assisté à une prestation live de Mayhem récemment sera sans doute d’accord pour dire que le groupe n’a jamais été aussi carré et professionnel sur scène que ces deux dernières années. Après quelques errements et inconstances scéniques dommageables, notamment imputables à des mouvements de personnel, le groupe semble avoir retrouvé une certaine stabilité, avec l’arrivée de Ghul et Teloch aux guitares. Preuve en est le monstrueux ''Daemon'', dernier album en date, qui revient aux fondamentaux après les expérimentaux ''Ordo Ad Chao'' et ''Esoteric Warfare''.

Lancée en 2019, la tournée en support de ce disque fut stoppée quelques mois plus tard par la crise Covid et ne put reprendre qu’en juin 2021.
Capté sur plusieurs dates, ''Daemonic Rites'' se veut le témoignage audio de ce long périple, loin d’être achevé puisque débute prochainement une tournée américaine en compagnie de Cannibal Corpse.

Découpé en trois parties chronologiques, le premier acte se focalise sur la période post-Euronymous et met à l’honneur le dernier long format, dont trois titres sont interprétés.
Après une intro inquiétante, à même de faire monter la tension dans le public, 'Falsified And Hatred' ouvre les hostilités. Attila est en voix, la section rythmique imposante et les guitares affutées. Le son, parfois brouillon sur certaines dates (le Inferno Festival notamment), est bon et fait honneur aux musiciens. 'To Daimonion', issu du classique ''Grand Declaration Of War'' est magistralement interprété par un Attila possédé. 'Malum' et 'Bad Blood' prennent une nouvelle dimension en live et pourraient bien devenir de futurs incontournables. Les malsains 'Symbols Of Bloodswords' et 'Voces Ab Alta', traversés par les envolées lyriques du Hongrois tourmenté, clôturent cette première partie de set.

Changement de décor et d’époque avec l’acte deux.
Par certaines nuits froides et obscures, il arrive qu’une lune glaciale puisse vous rendre fou. Impressionnant de lourdeur et de vélocité, 'Freezing Moon' lance l’acte deux, dédié au joyau noir ''De Mysteriis Dom Sathanas''. Teloch délivre un solo démoniaque et d’une beauté absolue qui rend honneur à feu son compositeur. 'Pagan Fears', 'Life Eternal' et 'Buried By Time And Dust' s’enchainent comme à la parade, la frappe d’Hellhammer s’avérant toujours aussi précise et puissante. Les parties vocales sont très proches de leur pendant studio, ce qui est assez remarquable, trente années s’étant écoulées depuis.

Nouveau bond dans le passé avec ce dernier acte placé sous le signe de ''Deathcrush'', alors que résonne dans les enceintes 'Sylvester Anfang'. Un déluge de violence s’abat sur le public, tout d’abord avec le titre éponyme, puis avec le poétique 'Chainsaw Gutsfuck' et sa basse grondante. Le côté punk est restitué avec la même urgence qu’en 1987. Attila, en digne successeur de Maniac et Messiah, s’arrache les cordes vocales sur l’énervé 'Carnage' et le définitif 'Pure Fucking Armageddon', clou rouillé d’une prestation ultra rôdée mais toujours aussi jouissive.