Il y a cinq mois jour (presque) pour jour sortait ''Tenace Part 1'', dixième album de Mass Hysteria, dont la particularité était de ne proposer que sept pistes, soit la moitié des titres enregistrés. La raison majeure invoquée concernait la nouvelle façon de ‘’consommer’’ la musique, le risque étant de voir certains morceaux zappés par manque de temps et de concentration de la génération Spotify.
Plutôt bien reçue par les médias et le public, cette première septaine avait pu surprendre, voire déstabiliser les habitués des dernières sorties du quintette, l’improbable 'Le Grand Réveil' offrant un final des plus (d)étonnants à ce Part 1. Et de susciter l’impatience quant au second volume attendu pour fin octobre. Alors, l’attente en valait-elle la peine ?
Sans hésitation nous répondrons par l’affirmative. Si cette seconde livrée se révèle plus homogène que la précédente, deux aspects ressortent des premières écoutes.
La production, tout d’abord. Cette dernière se veut plus ample et moins écrasante que sur les ‘’albums noirs’’, laissant plus d’espace aux instruments, les programmations en tête. Celles-ci bénéficient d’un soin particulier, donnant un côté industriel prégnant à certains titres, à l’instar de 'L’inversion Des Pôles' ou 'Un Assange Passe'. Un gros travail semble avoir été fait sur les arrangements, qui renvoient au meilleur de la décennie 90, voire début des années 2000. 'Ex-voto' est doté d’un break martial qui n’aurait pas dépareillé sur le premier Rammstein et 'L’émotif Impérieux' ramène au ''Reise Reise'' des Teutons. L’ombre de Deftones plane quant à elle sur un 'Assange Passe'.
L’album en devient par conséquent moins étouffant et plus aéré, ce qui le rend lumineux, voire enjoué, les première et dernière pistes renvoyant même à leurs compatriotes de Sidilarsen.
Le second point marquant a trait au chant de Mouss, qui ne nous avait plus habitué à ce type de vocalises depuis longtemps. Plus mélodique, voire aérien ('Le Club Du Feu'), il nous ramène vingt ans en arrière, citant ''De Cercles En Cercles'' et l’album éponyme. Il s’accorde, du reste, parfaitement avec les mélodies et les textes, toujours aussi pertinents. La mélodicité est par ailleurs accentuée par certains chœurs féminins ('L’Air Bien') et masculins ('Ex-voto' et ses voix viriles à la Accept) qui contrebalancent subtilement l’agressivité des guitares.
Ce ''Tenace Part 2'' est donc à la hauteur des attentes et devrait rassurer les quelques sceptiques du premier volume. Moins aventureux, il n’en reste pas moins riche de titres efficaces qui devraient cartonner sur scène, 'L’émotif Impérieux' en tête. Viva la Furia !