LINDEMANN
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Metal Industriel
Chroniques
F & M'
2019

Live In Moscow
Fred H
Journaliste

LINDEMANN

«Ce « Live In Moscow » clôt proprement la fin de la première ère du projet Lindemann.»

17 titres
Metal Industriel
Durée: 75 min 22 mn
Sortie le 21/05/2021
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En France, on se souviendra longtemps du mardi 17 mars 2020 à midi. Pour cause de pandémie de coronavirus, quasi du jour au lendemain, un premier confinement national est instauré. On entre « en guerre » contre le covid-19 dixit Manu Macron. Port du masque, gel hydroalcoolique, attestation de sortie, télétravail, etc. Presque au même moment, dans (quasi) tous les autres pays du globe, ces mêmes mesures sanitaires entrent en application.

Quoi qu’il en soit, le 15 mars 2020, quelques heures donc avant tout ce merdier mondial, Lindemann, le combo associant l’allemand Till Lindemann (chanteur artificier de Rammstein) et le suédois Peter Tägtgren (multi-instrumentiste-arrangeur, et tête pensante de Hypocrisy et Pain), donne deux shows exceptionnels à la VTB Arena de Moscou. Pour immortaliser ces moments uniques, pas moins de 40 caméras 4K / HD sont mobilisées.

Ce présent « Live In Moscow » propose dix-sept titres puisés dans les deux opus studios commis par nos protagonistes. Les deux leaders et leurs compères alternent compos en anglais (période « Skills in Pills » de 2015) et morceaux dans la langue de Goethe (époque « F&M (Frau und Mann) » de 2019).

L’association germano-suédoise et leur clique défouraillent leur tambouille electro metal indus aux ambiances variées ('LadyBoy', l’oppressant 'Blut', 'Ach So Gern' ici dans sa version Pain). Impossible de ne pas headbanger à l’écoute de tous ces martèlements martiaux ('Cowboy', l’énergique 'Fish On'). Difficile aussi de ne pas se faire accrocher par toutes ces parties plus « dansantes » (le hit aux dancefloors 'Platz Eins', l’hymne 'Skills in Pills' rappelant les grandes heures de la Neue Deutsche Härte, l’irrévérencieux 'Praise Abort'). La machine de guerre est bien huilée (les « Ai-ai-a-iiii! » de l’enjoué 'Frau & Mann') et écrase tout à grands renforts de rythmiques implacables (le coup de boutoir 'Steh Auf', le viril 'Golden Shower') et de riffs massifs « gros sabots » (la seconde moitié de 'Knebel', le surpuissant et imparable 'Home Sweet Home', le percutant 'Ich Weiß Es Nicht').

Bien que parfois les thèmes abordés soient plutôt sombres, l’équipe s’est aussi s’amuser comme des gamins ('Allesfresser' et son lancer de tartes à la crème dans le public, cf. la vidéo). De sa voix de baryton si caractéristique et reconnaissable, le colosse teuton balance ses textes tour à tour potaches (la déclaration d’amour aux femmes rondes 'Fat'), dérangeants, libidineux ('Gummi', comprendre « Le plastique c'est fantastique »), ou ambigus.

En novembre 2020, après 6 ans de partenariat, les deux musiciens décideurs nous annonçaient la fin de leur collaboration. Ce « Live In Moscow » clôt proprement la fin de la première ère du projet Lindemann. Il est plus que probable que la suite des escapades en solitaire de Till (avec ou sans un nouvel acolyte) n’arrive qu’après la future tournée et la sortie à venir du huitième skeud (successeur de l’éponyme de 2019) de qui vous savez. Wait and see.