Lightwork
Julien Hamann
Journaliste

DEVIN TOWNSEND

«Avec Lightwork, Devin Townsend nous délivre une oeuvre lumineuse pour notre plus grand bonheur.»

10 titres
Progressive Metal/Rock
Durée: 56 mn
Sortie le 28/10/2022
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Je fais partie de ceux qui considèrent Devin Townsend comme étant un génie. Je l'ai découvert via son sublime premier album ''Ocean Machine'' paru en 1997. Sa discographie est riche et variée. Je retiendrais principalement les six premiers albums qui sont cultes à mes yeux, ainsi que le merveilleux concept album du déjanté Ziltoid et plus récemment les collaborations avec la délicieuse Anneke Van Giersbergen (''Addicted'' 2009, ''Epicloud'' 2012, ''Z2'' 2014, ''Transendence'' 2016) ou bien Empath paru en 2019. A noter la présence d’oeuvres plus singulières comme ''Ghost'' (2011), ''Casualties of Cool'' (2014) ou plus récemment ''Snuggles'' et ''The Puzzle'' sorties l'année dernière qui s'éloignent du metal. Alors où situer cette nouvelle offrande ? Je dirais que les fans de Strapping Young Lad ne classeront pas l'album dans leur top dix annuel... En effet, on est sur un subtil mélange d'un Devin moderne, comme sur ''Empath'' et d'un côté planant très prononcé comme sur ''Ghost''.

Pour se familiariser avec ce nouvel opus, on a eu droit à deux clips invitant au voyage, de par les paysages somptueux qu'ils dévoilent. Le premier 'Moonpeople' est très aérien et les boucles electro peuvent déconcerter de prime abord, mais on est rapidement happés par la beauté du morceau. Le rythme s'emballe peu à peu de manière subtile, à l'image du solo. Ensuite viendra 'Call of the Void' qui est porté par un refrain fédérateur et des riffs légers.

Sur 'Lightworker' on retrouve également un refrain imparable qui m'a procuré des frissons dès la première écoute. On dépasse allègrement le cadre du metal et l'on peut évoquer le terme de communion. 'Equinox' démarre par des sonorités électro, avant de laisser place à un magnifique riff planant. Le Canadien a vraiment un don pour se renouveler. Il nous propose une oeuvre grandiose qui, pour peu que l'on soit ouvert d'esprit, vous transportera à coup sûr. 'Heartbreaker', qui possède un riff percutant, est agrémenté de choeurs féminins. C'est un morceau épique et audacieux à l'image de la seconde moitié de l'album.

Par exemple, 'Dimensions' est une chanson un poil barré mais Devin Townsend a le mérite d'aller au bout des choses quand il a une idée en tête et cela reste inspiré. 'Celestial Signals' porte bien son nom, car c'est comme je vous le disais très léger et les die-hard fans de SYL peuvent définitivement passé leur chemin. 'Heavy Burden' est un morceau à la fois entraînant et complexe, marqué par des choeurs somptueux. Sur 'Vacation', DT nous délivre une ballade qui passe toute seule. Puis l'album se conclut paisiblement (on peut d'ailleurs entendre la mer à la fin du morceau ) par 'Children of God' qui présente la particularité de durer dix minutes.

Pour avoir eu la chance de voir Devin Townsend au Hellfest (2022), je peux vous dire qu'en plus d'être un brillant artiste, c'est également un homme bienveillant et il possède un sens de l'humour certain. Tout cela est appréciable par les temps qui courent. Alors ne boudons pas notre plaisir et soyons reconnaissants de pouvoir savourer un album d'une telle qualité après 25 ans de carrière. D'autant que ''Lightwork'' est une véritable invitation à l'introspection, que ce soit par cette douce musique, ou par ces textes invitant à se remettre en question sur nos erreurs passées, pour envisager un avenir plus serein.