Il y a bien longtemps, dans une contrée très lointaine, débutait un petit groupe au doux nom de BURN THE PRIEST. Ces jeunes écoliers connaissent quelques mouvements dans leurs rangs, publient démos et splits E.P. avant de recruter Randall Blythe au poste de chanteur. Le premier album Burn The Priest est publié en 1999 (une ressortie remixée et remasterisée se fera en 2005). En 2000 le cocon BURN THE PRIEST devient papillon sous le nom de LAMB OF GOD, un groupe qui va se forger une identité forte et accroître sa notoriété à coups de riffs dévastateurs alliant le metal moderne à la violence et au groove.
LAMB OF GOD passe par des moments très difficiles lorsqu' Andy est accusé d'avoir causé le décès d'un fan. Le groupe fera une pause avant de revenir avec son huitième album (si l'on compte Burn The Priest comme premier) VII : Stum Und Drang, suivit du E.P. The Duke en 2016. S'en vient un second hiatus et un retour sur la route cette année en ouverture de la tournée d'adieu de SLAYER. Le groupe publie maintenant un hommage à ses amours et influences de jeunesse, et quoi de mieux pour marquer le coup que de le sortir sous le nom qui les a vu débuter ensemble : BURN THE PRIEST !
C'est donc la reprise de THE ACCUSED « Inherit The Earth » qui ouvre cet opus à part. Un son puissant et le touché LAMB OF GOD fait son effet pour remarquer que nous ne sommes pas face à la version originale. Et le premier constat valable pour l'intégralité de l'album se place d'emblée dans l'oreille. Si ce n'est ce son et cette production actuelle, le groupe ne revisite pas du tout les titres choisis. C'est d'autant plus flagrant sur le « Honey Nucket » des MELVINS qui se voit être une copie conforme. Ce traitement est affecté sur l'ensemble et laisse un sentiment mitigé. D'une part, si le groupe peut ainsi faire connaître des titres de qualités que son public n'a peut être jamais entendu, c'est effectivement positif et cela peut provoquer l'envie d'écouter les groupes originaux. D'un autre côté, entendre le « Kerosene » de BIG BLACK aussi parfait dans sa copie nous laisse dubitatif. A quoi bon reproduire à l'identique ce qui a déjà été fait ? Un constat s'impose cependant, c'est que malgré la différence musicale des styles, Tous les titres leur collent comme un gant.
Il y a un plaisir certain à réécouter les STORMTROOPER OF DEATH avec « Kill Yourself » ou encore le « I Against I » des vétérans BAD BRAINS, mais dans l'ensemble et malgré le sérieux de cette production et du travail accompli, ce disque est à considérer comme une récréation, un plaisir que le groupe se fait, d'où le fait de ne pas le sortir sous le nom de LAMB OF GOD. Si nous le prenons dans ce sens, nous avons là une belle compilation qui a le mérite d'un son homogène contrairement à celle que nous aurions assemblé nous même à la maison. Nous découvrons également des noms moins connus pour le plus grand nombre tel que SLIANG LAOS avec le titre « Axis Rot » et revisitons des maîtres du genre avec le « Jesus Build My Hotrod » de MINISTRY ainsi que le « One Voice » d' AGNOSTIC FRONT et le hit « Dine Alone » de QUICKSAND. Le final sera pour les CRO-MAGS et le très Hardcore « We Gotta Know ».
Peu de chose à rajouter au vu des questionnements déjà posés auparavant. Oui, ce disque est bon, logique vu la sélection de bons morceaux écrit par les géniteurs de ceux-ci. Oui, ça claque bien grâce à une production et un mixage clair et puissant. Non, ce n'est absolument pas un album indispensable. Oui vous vous devez de l'avoir si vous êtes fan du groupe. Bref, un plaisir personnel qui doit s'assumer en tant que tel et rien de plus. Et au bout du compte, nous avons eut plaisir à l'écouter également. Si cette incartade peut revigorer leur envie de composer, nous en seront reconnaissant.
