Les débuts d'Emil Bulls remontent à 1995. Le groupe de metal-rock naît près de Munich en Allemagne. Les deux premiers albums sortent en auto-production. Emil Bulls passera par différents labels au gré de ses sortie discographiques. La cover du « Take On Me » du groupe de pop norvégien A-HA leur permet de s'exposer à un public plus large.
En Allemagne chaque sortie d'album se classe dans le top des ventes et le succès du groupe ne cesse de grandir. Le line-up s'est modifié au cour des ans et nous retrouvons Christoph V. Freydorf (chant), Stephan Moik Karl (guitare), James Richardson (basse), Andy Bock (guitare) et Fabien Füss (batterie) pour ce nouvel album qui fusionne toujours le rock, le metal, la pop et bien d'autres éléments.
C'est une entrée des plus efficace avec le titre « Kill Your Demons » que nous propose le groupe. Du riff qui crache avec saccade sur un groove bien remuant et un refrain à l'accroche assurée. Une bonne grosse production faisant penser au travail à l'américaine fait le reste pour nous satisfaire sur le son. La suite se fera encore plus prenante avec un « The Ninth Wave » bien agressif et moderne doté d'une mélodie vocale comme un groupe pop pourrait nous en présenter si il est de qualité.
Nous retrouvons le genre de morceau tout au long de l'album privilégié par les séries américaines pour ados. « Black Flags (Over Planet Earth) » en est un exemple. Faut-il pour autant prendre cette description négativement comme il est souvent question dans nos pays francophones ? Pour notre part nous éviterons cette catégorisation facile. Un titre au refrain facile et accrocheur peut être de qualité et nous le constatons également sur un beaucoup plus radiophonique « Miss Magnetic » qui rebutera certainement de nombreux métalleux mais qui pourtant est un super morceau pop.
Malheureusement parfois la balance de la simplicité tombe du mauvais côté de la barrière comme c'est le cas de ce « Once And For All » que nous préférons oublier bien vite. « The Anatomy Of Fear » relève le niveau avec de très bon riffs pendant les couplets et ce malgré des refrains très téléphonés. Entrée fracassante sur « Mt Madness » qui remporte toute ses promesses tout au long du titre. Le refrain se chante avec plaisir et trottine dans notre tête toute la journée.
Roulement de caisse claire pour une introduction sur un titre léger qui respire la joie et la bonne humeur « Euphoria ». Par contre le refrain nous ramène dans le « trop » facile et nous prouve que jongler à la limite n'est pas simple. Entre joyeux et niais, il n'y a qu'un pas qui est ici franchit. Le titre suivant va par contre nous montrer comment aller à la limite tout en restant bien cohérent. « In Any Case Maybe » va flirter avec la chanson pour ado sans jamais tomber dans le ridicule.
« Gone Dark » aux tonalités de métal moderne va accélérer le tempo par moment sans jamais se départir de la touche accrocheuse. « Levels And Scales » se laissera écouter agréablement et étonnera d'avoir une mélodie ou la qualité se retrouve bien plus dans les couplets que dans les refrains. C'est sur une entrée de piano que le tout dernier titre de l'album « Winterblood (The Sequel) » débute, et pour cause, nous somme confronté à un slow basé sur l'émotion du chant et l'ambiance musicale. Un très bon refrain accompagne le tout et permet de dire que l'album se termine sur une belle composition.
Emil Bulls publie un album de qualité dans l'ensemble, quelques faux pas pour un certain public mais de quoi charmer les plus jeunes fans de metal-pop moderne et les fans du groupe qui eux seront certainement conquis. Bref, pas de raison de se priver de prendre un moment de plaisir à l'écoute de ce Kill Your Demons.