Les Ukrainiens de Khors reviennent en ce mois de Septembre avec son nouvel album : "Where The Word Acquires Eternity". Depuis 2004, la formation black metal nous parle de mysticisme ou encore de l'histoire de son pays. Comme de nombreux groupes Ukrainien, Khors partage des membres avec d'autres formations comme Nokturnal Mortum ou encore KZOHH.
Comme tous groupe de Pagan qui se respectent, les Ukrainiens mettent en lumière un épisode tragique de son histoire. En l'occurrence, sur ce concept-album, Khors nous compte la période de la Renaissance Culturelle Ukrainienne ayant eu lieu au débuts du XXe siècle. Période où de nombreux intellectuels de l'époque (écrivains, poètes ou encore acteurs) se sont rassemblés dans des lieux construits par leur soins afin de pouvoir réfléchir et philosopher sur le monde. Cette période prospère s'achève brutalement lors de fortes répressions débutées en 1933.
L'album s'ouvre sur le puissant "Starvation", qui nous plante le décor dès leur premières notes. Un décor austère et difficile. Bien que puissant, le morceau comme le reste de l'album d'ailleurs, possède ce côté mélancolique et nostalgique d'une époque que l'on a pas connu. Cette nostalgie est très bien rendue grâce au nappes de claviers parcourant l'album. Après la salve que fut le premier morceau, "Blissforsaken" nous plonge au plus proche des protagonistes de cette période, en nous proposant des morceaux plus intimistes. En effet, la trilogie de morceaux que sont "Blissforsaken" puis "Crystals of The Fall" et "The Sea of My Soul", nous éloigne du conflit global ressenti dans "Starvation" et nous fait ressentir les peurs et doutes des intellectuels ukrainiens. Cette intimité se caractérise par des morceaux plus mid-tempo, avec ce côté aérien et planant et donc en contraste total avec les morceaux plus direct et conquérant que sont "Starvation" mais aussi "...and Life Shall Harvest One's Past" ou encore "The Mist".
Avec de tels membres dans sa formation, inutile de se faire du soucis niveau technique. Les gars connaissent leur outils et savent composer. L'album est riche en passages épiques, mélancolique, triste,... bref tout le spectre émotif est présent. Mais malgré que cela soit sympathique à l'écoute, je trouve le tout assez classique, pour ne pas dire générique. En effet, on sent que la formule fut bien digérée et très bien retranscrite mais c'est tout... A aucun moment, ma curiosité fut piquée par un passage de l'album à part peut être les chants clairs sur « The Sea of My Soul » et encore... C'est assez dommage au vue de l'équipe qui compose le groupe.
Au final, avec ce septième effort, les Ukrainiens nous propose un album sympatique avec sa bonne dose de mélancolie et qui illustre une période historique méconnue et intéressante mais qui souffre de son approche trop « scolaire » du style en terme de composition.