Jinjer fait partie désormais des groupes que l'on ne présente plus. Les Ukrainiens ont su évoluer, au fil de leurs trois albums. ''Cloud Factory'' (2014) était porteur d'espoir, de par l'énergie et la maîtrise dégagées, ''King of everything'' (2016) marqua les esprits par sa maturité et ''Macro'' (2019) a permis au combo d'asseoir une notoriété encore plus grande. Au fil du temps, des titres comme 'Who is gonna be the one', 'Pisces' (53 millions de vues sur YouTube) ou bien 'Judgement (and Punishment)', entre autres, ont conquis des millions de fans. Après une prestation remarquée et remarquable à l'Alcatraz Metal Festival, il y a quelques jours, Jinjer nous revient avec un nouvel album, intitulé Wallflowers.
Le premier single, 'Vortex' (joué au Hellfest From Home), a mis tout le monde d'accord d'entrée. Une intro légère accompagne la douce voix de Tatiana de manière idéale, pour une montée en puissance dont le groupe à le secret, qui débouche sur une rage certaine. Ce contraste, entre mélodie et agressivité, fait des merveilles. On est en présence d'un métal moderne (mélange de metalcore, djent, groove) qui fonctionne divinement bien, car cela est inspiré et très bien interprété par Eugene Abdukhanov (Basse), Vladislav Ulasevish (Batterie) & Roman Ibramkhalilov (Guitare). Je trouve que le passage planant à 02:54 est magnifique et sublime le morceau qui finit en apothéose.
Le deuxième single, 'Mediator', qui conclut l'album, possède lui, une intro toute en puissance, pour ensuite laisser place à la mélodie. On est donc à contre courant du premier extrait, mais le morceau est tout aussi efficace que son prédécesseur. Tatiana Shmailyuk est encore une fois bluffante et pour moi, c'est tout simplement la meilleure chanteuse du circuit (n'ayons pas peur des mots). A noter que la fin du titre est un véritable déchaînement de violence. Vladislav et ses acolytes se régalent.
En terme de riffs de hautes volées, on en a pour notre argent avec le titre qui ouvre l'album, 'Call Me A Symbol'. On est face à une intensité et un groove inédit sur la planète métal ( Cette basse à 02:07, inimitable !). Un de mes morceaux préférés de l’album. Au niveau des bonnes surprises, 'Disclosure!', est une chanson qui sort vraiment du lot. En effet, à la fois catchy et intense, elle apporte un véritable plus à l’ensemble. Jouissif !
L’intro et la partie calme de 'Pearls And Swine' à 03:19, permet aussi de casser une certaine linéarité. 'Sleep of The Righteous' et son moment aérien à 00:52, contribue également à embellir l’album et lui apporter ce petit plus qui fait qu’on a envie d’y revenir, tout comme le passage magnifique à partir de 03:01 jusqu’à la fin du titre. Le groupe a le chic pour nous enivrer avec des riffs très mélodieux. Autre belle réussite, le titre éponyme 'Wallflower' où l’on est envoûtés par la douce performance vocale de Tatiana, agrémentée de temps à autre par son growl surpuissant.
Au niveau des chansons qui font le job, on pourra citer, sans problème, 'Colossus' (non ce n’est pas une cover d’Avatar), 'Copycat', énergique à souhait et 'As I Boil Ice', qui présente la particularité de démarrer directement avec le chant, à l'image du titre culte de Faith no more, 'Digging the Grave'. 'Dead Hands Feel No Pain' possède un peu les mêmes caractéristiques, à la nuance près, qu'il faut patienter trois petites secondes, pour savourer la délicieuse voix claire de Tatiana, alors que sur le titre dont je vous parlais précédemment, on se prend son growl légendaire de plein fouet sans crier gare.
Jinjer réussit une fois de plus à élever son niveau de jeu pour atteindre (passez moi l’expression) le niveau League des Champions. Le seul regret que je pourrais formuler concernant ce groupe, c'est de ne pas encore avoir eu l'opportunité de les voir en concert pour l'instant. Cela ne saurait tarder.