HOLY MOSES
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Thrash Métal
Chroniques

Invisible Queen
Fred H
Journaliste

HOLY MOSES

«« Invisible Queen » se destine prioritairement aux amateurs de bon vieux thrash old-school « made in Germany ». Avec cet opus des plus agressif, brutal parfois, progressif par endroits, Holy Moses raccroche les gants de la meilleure des façons. »

12 (x2) titres
Thrash Métal
Durée: 48:43 (x2) mn
Sortie le 14/04/2023
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Alors voilà, après plus de quatre décades d’existence (et onze efforts), Holy Moses a décidé de tirer sa révérence. Avant de nous abandonner définitivement, le gang germain a choisi de défourailler un ultime missile studio et à programmer son « Final Reign Tour » (le dernier gig aura lieu à la Markthalle de Hambourg, le 27/12/2023, qui sera aussi le jour du 60eme anniversaire de la chanteuse Sabina Classen).

Pour leurs adieux discographiques, nos thrashers d’outre-Rhin nous proposent « Invisible Queen », clin d’œil évident à leur premier méfait « Queen Of Siam » de 1986. Le successeur de « Redefined Mayhem » (2014) donne une fois encore dans thrash metal old-school sans concessions (style pratiqué depuis leur début). Entre les rythmiques qui martèlent l'auditeur, la basse ronflante, et une batterie explosive, tout est là (l’ultra-rapide 'Cult of The Machine'). Le guitariste Peter Geltat lâche des riffs furieux (l’intense 'Order Out of Chaos'), deux-trois soli pas dégueulasses, des ruptures en pagaille, et quelques plans techniques ('The New Norm', 'Depersonalized'). On nous travaille en férocité, en brutalité même ('Outcasts', 'Visions In Red').

Bien qu’il n’y ait rien de « nouveau » dans ce déluge sonore, cette dernière offrande est plutôt inspirée ('Forces Great and Hidden', le titre éponyme, la grenade 'Alternative Reality'). Par moments, la cadence ralentie (un peu) pour laisser place à des parties plus progressives ('Through The Veils of Sleep').

Et Sabina dans tout cela ? Chroniquer Holy Moses sans parler de sa (charismatique) meneuse hurleuse est tout simplement impossible. Son chant growlé, qui a probablement influencé bon nombre de chanteuses, reste reconnaissable entre mille. La miss est toujours aussi enragée avec ce/son timbre rauque délicieusement écorché et dépourvu d’effet (l’ouvreur frénétique 'Downfall Of Mankind').

Généreux, le combo a inclus, dans l’édition limitée uniquement, un second skeud intitulé « Invincible Friends ». Le quatuor a convié des amis vocalistes (quatre ladies et huit mecs) à venir (re)chanter les douze chansons de l’album « dans leur propre style ». Du coté des filles, on trouve les Allemandes Rægina (Dæmonesq) et Daniela « Dani » Karrer (Headshot), la néerlandaise Marloes Voskuil (Haliphron), et l’espagnole Diva Satanica (ex-Nervosa). Pour les garçons, outre le suédois Jens Kidman (Meshuggah) et l’étasunien Bobby « Blitz » Ellsworth (Overkill), six compatriotes teutons ont répondus à l’invitation : Ingo Bajonczak (Assassin, Bonded), Tom Angelripper (Sodom), Chris Staubach (ex-Courageous), Leif Jensen (Dew-Scented), Gerre (Tankard), et les membres de Ryker.

« Invisible Queen » se destine prioritairement aux amateurs de bon vieux thrash old-school « made in Germany ». Avec cet opus des plus agressif, brutal parfois, progressif par endroits, Holy Moses raccroche les gants (et les ceintures cartouchières) de la meilleure des façons. Une page se tourne pour eux … et donc pour nous.