«« Alienated Despair » laisse même les plus énergiques d'entre nous essoufflés tant les musiciens d'Implore y ont investi toute leur énergie autour de morceaux toujours explosifs et révélant de belles surprises »
Formé en 2012, Implore est un quatuor d'abord localisé en Allemagne, puis en Italie, qui compte déjà deux albums à son actifs : « Depopulation » (2015) et « Subjugate » (2017). Evoluant sur une scène extrême et mêlant Blackened Death Metal, Grindcore et Crust, le groupe a eu l'occasion de faire ses armes en se produisant à travers l'Europe et reprend la route pour présenter son dernier opus : « Alienated Despair ».
‘Faculties Of Time' nous plonge immédiatement dans le bain et permet aux amateurs du groupe de renouer avec l'univers puissant, l'engagement et l'agressivité profonde qui caractérisent Implore, en plus d'une rythmique effrénée, assurée par Guido Montanarini à la batterie, et qui n'est pas dénuée d'un certain groove punk et bondissant. Les premières secondes de ‘Abandoned Desires' semblent lancer le titre dans un registre Grindcore mais c'est plus une sorte de Death hors de contrôle qu'on finit par y découvrir, au coeur d'influences diverses et toutes porteuses de la même rage. Plus chaloupé, lancinant et hypnotique, ‘Parallax' vient en quelques sortes casser ce rythme infernal avec une proposition plus brute et caverneuse. L'énergie ne faiblit pas sur ‘All Is Not Lost Is Long Forgotten' mais la composition, protéiforme, ne cesse d'évoluer et de se révéler plus profondément, dans le sillage de la saisissante performance vocale du frontman, Gabriel Dubko !
‘Never Again' met en avant les guitares avec un minimalisme qui ne rend que plus intéressant la lente construction de ce morceau où les lignes musicales se superposent les unes aux autres jusqu'à former une structure complexe et grouillante de vie. Déjà dévoilée via une lyric video il y a deux mois, ‘All Consuming Filth' revient vers le côté crust des influences d'Implore, offrant Markus et Petro une belle occasion de faire ronronner leurs guitares ! En moins de deux minutes, ‘Let The Pleasure Destroy Me' incarne assez bien le genre de chansons, très ramassées mais en même temps riches, que le groupe aime à proposer. ‘In Apathetic Isolation' est un monstre de brutalité qui verra sans doute les fosses s'emplir de sang en concert ; le groupe ne cesse de rappeler qu'une fureur intérieure gronde ! Légèrement old school, offrant un beau mélange de Crust/Death (un cocktail que le groupe maîtrise), ‘The Venom Comes In Drove' a tout pour ravir les fans de Metal extrême.
Après une furieuse conclusion, ‘Despondency', « Alienated Despair » touche à son terme, laissant même les plus énergiques d'entre nous essoufflés tant les musiciens d'Implore y ont investi toute leur énergie autour de morceaux toujours explosifs et révélant souvent de belles surprises créatives pour un genre que certains ont tendance à n'écouter, à tort, que pour sa brutalité.