De tout les groupes ou projets créés par la réunion de musiciens provenant d'entités déjà établies, nous pouvons d'ores et déjà déclarer AZUSAS champion toute catégorie de la réussite. Christer (guitare) et David (Batterie) d' EXTOL, Liam (Basse) de THE DILLINGER ESCAPE PLAN et Eleni (vocale) de SEA & AIR se sont vraiment rassemblé pour le meilleur. Déjà la courte biographie laissait entrevoir un O.V.N.I. Avec l'emploi de termes tels que « Avant - Thrash », « Experimental », « Thrash – Fusion », « force dans la vulnérabilité » ou encore « harmonie dans la dissonance ». Une question se posait directement ; à quoi allons nous être confronté ?
Contrairement à de nombreux groupes se servant d'une multitude de sons pour varier les mélanges ou la fusion de leur musique, nous avons ici un son Metal bien établi et le mélange des plans ne se fait que par la composition. C'est un premier bon point qui renforce le propos et donne une cohérence totale à l'ensemble de l'album. L'arrivée dans vos pavillons d'un titre comme « Interstellar Islands » remue automatiquement les méninges de par ce mélange à la fois complexe et facile à assimiler. La mélodie, tout comme dans « Heart Of Stone » se plante facilement dans la tête et peut devenir un fredonnement facile à exploiter alors qu'en même temps les lignes complexes de guitare-basse et la rythmique nous envoient dans une démonstration technique de haute volée.
Avouons que la voix d' Eleni aussi charmeuse soit elle sur un « Heavy Yoke » est plus souvent dans la rage que dans la douceur, mais l'ensemble n'en est que plus renforcé pour tout ravager sur son passage. Le groupe ne s'enveloppe pas de fioritures, Un « fine Lines » qui n'utilise que la voix claire ne dépasse pas les deux minutes, pas besoin de plus, tout est dit. Les musiciens nous en font voir de toutes les couleurs et il est certain que les auditeurs jouant d'un instrument vont y trouver un grand intérêt. L'avantage par contre d'un savoir faire technique et mélodieux est de pouvoir accrocher aussi le public lambda.
Les désaccords côtoient les riffs normaux, la déstructure se restructure d'elle même au fil des titres, « Spellbinder » ou « Lost In The Ether » en sont de bons exemples. Le son est loin d'un VOIVOD mais certaines recherches sont similaires dans l'état d'esprit musical. En général l'album se déroule sur un tempo élevé mais varie de nombreuse fois jusqu'à en arriver au très doom « Succumb To Sorrow ». Le plus fort est parfois de ne pas remarquer le passage entre deux titres tellement les enchaînements sont précis et vont très bien ensembles. Le coup de coeur est difficile à définir car l'album en entier en est un, mais le refrain du tout dernier « Distant Call » pourtant très peu exploité est marquant à vie.
Cet album court est donc une baffe, une claque, un remue ménage et un remue méninge. Un disque improbable dans un premier temps qui devient peu à peu une évidence au gré des écoutes. Le groupe tout en se compliquant la tâche techniquement y va à l'essentiel dans l'efficacité. En publiant un album court, pas le temps pour l'auditeur de saturer, bien au contraire. Pari plus que réussi à notre avis et recommandation ultime pour les fans du genre. En attendant une suite, relançons le une fois de plus dans nos oreilles..