HANGMAN'S CHAIR
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Stoner/Doom Metal

Banlieue Triste
Nyx Strange
Journaliste

HANGMAN'S CHAIR

«Hangman's Chair embarque l'auditeur dans des atmosphères savamment distillées. Le Spleen s'est insinué dans notre oreille. Et pourtant on en veut encore !»

10 titres
Stoner/Doom Metal
Durée: 67 mn
Sortie le 09/03/2018
9595 vues
Préparez vos médocs, Banlieue Triste nous embarque pour un voyage au coeur d'un esprit noirci de mal-être et de tourmente.

Après le monumental "This Is Not Supposed To Be Positive", les parisiens de Hangman's Chair font encore une fois très fort avec ce 5ème opus. Dans le prolongement de son grand frère, "Banlieue Triste" est toutefois moins edgy, plus intimiste, plus en contrastes ; la dernière lettre d'un condamné.

On ne va pas y aller par quatre chemins: on y retrouve avec un certain plaisir la quintessence du groupe. Pas de fioritures, mais un son froid, clair et puissant qui vient réveiller une nostalgie invasive, quasi impérieuse, un sentiment d'impuissance spleenienne. Tout n'est pas que noirceur, et c'est bien le piège. La voix de Cédric Toufouti aux envolées angéliques nous laisse dans la douce amertume du Paradis Perdu au milieu d'un océan de noirceur.

D'ailleurs, l'artwork en dit long sur ce qui nous attend, photographie en noir et blanc d'un terrain vague au milieu d'immeubles sans vie. Comment espérer autre chose que doute, angoisse et solitude ?

Lecture.

On se laisse happer par la langueur agréable d'une intro instrumentale. Dès les premières notes, on reconnait bien l'ambiance estampillée Hangman's Chair. La couleur est annoncée.

Le thème est repris de façon plus punchy dans la chanson suivante, "Naïve", qui embraye avec une ligne de chant toujours aussi addictive. On enchaîne ensuite avec "Sleep Juice": une atmosphère qui vous plonge d'entrée dans une angoisse auditive de régularité absurde mais implacable digne de Metropolis ou des Temps Modernes, puis soudain, au détour d'un riff, le fantôme de Type O Negative surgit.

"Touch the Razor" est une des chansons que je trouve les plus réussies de l'album, avec ses notes entêtantes, et un travail minutieux de la voix. Moitié éteinte au début, elle prend ensuite de la hauteur, déchirante, sur des accords qui plaquent le désespoir. Elle s'envole dans un dernier combat, mi rage - mi espoir, puis s'éteint. Le reste de la chanson est instrumental, véhicule parfait pour mettre en scène la tension du vide, des ruines.

Les autres morceaux ne sont pas en reste, et se targuent d'invités de marque comme le guitariste de Wolvennest Marc De Backer sur "Sidi Bel Abbes", Perturbator sur "Tired Eyes", ou encore George Bataille qui conclue magistralement l'opus depuis l'autre royaume.

Fin de l'album. On est abasourdis, encore plongés dans l'ambiance. Dans ce concentré de Hangman's Chair, le groupe embarque l'auditeur dans des atmosphères savamment distillées. Même si la majorité des morceaux dure plus de 6 minutes, rien n'est de trop, ni trop long; rien ne dénote. La qualité de chaque morceau et la maîtrise de l'écriture sont sans accrocs. On ne ressort pas de l'écoute indemnes. Le Spleen s'est insinué dans notre oreille. Et pourtant on en veut encore !

Vous pourrez retrouver les Hangman's Chair en live à Paris le 04 Mai, ainsi qu'au Download festival.
Pour les autres dates => www.facebook.com/hangmanschair/app/12396.......7/