GRAVE DIGGER
Plus d'infos sur GRAVE DIGGER
Speed Metal (early), Heavy/Power Metal (later)

Healed By Metal
Morbid Domi
Journaliste (Belgique)

GRAVE DIGGER

«Grave Digger parvient à nous servir un album aux solides armatures de Heavy Power, dégageant une fameuse puissance, créant des hymnes titanesques et surtout, nous laissant entrevoir un excellent bilan de santé.»

10 titres
Speed Metal (early), Heavy/Power Metal (later)
Durée: 38 mn
Sortie le 13/01/2017
6514 vues
Les légendes vivantes du Heavy Power Speed Allemand nous reviennent avec un 18ème album.
Du haut de ses 36 ans d'existence, Grave Digger, « le fossoyeur », est une véritable locomotive de la scène mondiale, conduite de main de maître par son solide chanteur, Chris Boltendahl. A ses côtés, des hommes d'expérience, Stefan à la batterie depuis 20 années, Jens à la basse depuis 18 ans.
Au poste clé de guitariste, Axel Ritt, ayant intégré la formation depuis 7 ans. Enfin, cela fait 2 petites années que Marcus Kniep est au clavier.

Les fans du groupe Teuton se souviendront d'Exhumation (The Early Years), sorti en octobre 2015 et reprenant d'anciens morceaux mais sans véritablement transcender ce qui à l'époque apparaissait un peu comme « moyen ». Pour ma part, je retiens surtout l'album de 2014 « Return of the Reaper » qui m'avait véritablement enchanté par les arrangements, sa noirceur et sa cohérence générale.

A quoi nous attendre avec ce nouvel album ?
Le fossoyeur fait-il encore peur ?

Levons tout vain suspense, c'est inutile, aux premières notes du titre éponyme, vous savourez d'emblée un bon riffing de haute puissance, nimbé de rock Heavy, appuyé par une basse bien groovée et nous promenant dans une ambiance maîtrisée, carrée. Nous allons à l'essentiel, c'est bon, sans fioritures et ça dégage tout sur le passage. Le refrain en choeur s'impose déjà comme un futur hymne en live.

La seconde piste « When Night Falls » vous éclate à la « tronche », tempo moyen mais efficace, morceau énorme, nous laissant capter un chant bien habité avec des aspérités mordantes. Le refrain est prenant. Le solo de guitare qui apparaît à la fin de la seconde minute du morceau, vient vous forer les tripes. Le jeu de Jens est prégnant et vous fait valser le « popotin ».

Je te sers un petit coup de démarrage de moto sur « Lawbreaker », roooh, classique, je pense d'emblée à Manowar, mais retombe vite dans le morceau qui possède un riffing assez martial et direct. Encore un refrain facile à retenir et qui se montre convainquant, par-delà les clichés du genre.
Les plus exigeants qui se disent, « mouais, Grave fait encore du Grave » pourront être assurés de découvrir une très bonne technicité. A ce stade, je prends la pleine mesure de l'album que je découvre là.

Justement, le 4ème titre, « Free Forever » nous montre un Heavy plus typé US, avec un jeu de guitare qui se lamente presque. C'est énorme ! Nos Allemands montrent une bonne dose de savoir-faire. Encore un chouette refrain, et surtout, un très beau jeu de batterie, Stefan se fait plaisir et ça s'entend à gros coup de blasts.

« Call for war » enchaîne. Je ne sais vous dire pour quelle guerre nous partons, ni même, qui appelle, mais je vous assure que nous suivons. (je plaisante !, Grave Digger nous appelle à combattre l'oppression et la guerre en elle-même) On sent une âme dans ce titre. On va à l'essentiel et l'on reste dans le qualitatif.

Nous poursuivons sur « Ten commandments of Metal » qui, sur son architecture, me fait penser à un vieux titre que j'écoutais avec mon papa lorsque j'étais très jeune. Nous restons dans le bon style power, bien ancré dans sa rythmique.

Le 7ème titre, « The Hangman's Eye » me captive littéralement tant il progresse rapidement dans un registre fort et travaillé. Le chant est engagé. La guitare vous plombe les tympans et ses quelques aspects mélodiques ne parviendront pas à baisser la haute tension générée par cette oeuvre noire. C'est énorme, j'ai le coup de coeur.

« Kill Ritual » baisse un fifrelin dans la cadence mais pas dans la beauté, le morceau me scotche aussi surtout dans le refrain qui est presque épique. Chris est énorme et en pleine forme, ça fait plaisir à ouïr.

La 9ème piste, « Hallelujah » se montre intraitable et grandiose. Grave Digger vous happe l'esprit, vous emporte dans son périple et au pas de course svp. Superbe morceau au refrain super poignant.

Nous quittons les sacrés morceaux d'une durée moyenne de 3 minutes 20 pour clôturer sur le titre le plus long de cette savoureuse galette, « Laughing With The Dead » qui, sur plus de 5 minutes, emprunte un chemin davantage mid tempo, se baladant sur un fil guitaristique plus pausé, plus Doomy. Au risque de se répéter, le refrain est bien ficelé et vous prend toute once de concentration tandis que la basse vous achève avec ses quelques notes simples mais envoûtantes.

Ce Healed by Metal est énorme, et ce, même si je déplore l'absence de bandes sonores pouvant apporter un cachet supplémentaire ou encore, une absence totale de claviers. Grave Digger a voulu aller à l'essentiel et l'on ne peut que s'incliner sur ce choix, surtout qu'à l'écoute de l'oeuvre, force est de constater que tout y est : superbe son, haute puissance, riffing intelligent, chant costaud.

Nous n'exagérons rien en disant que Grave Digger a pondu un superbe album, abattant là un travail remarquable.
Plus vous l'écouterez, plus vous serez sous le charme.

Je salue au passage le très beau travail d'artwork de Gyula Havancsák sur la pochette. Notre homme sait y faire et l'a déjà prouvé au service d'autres groupes connus (Annihilator, At Vance, Dark Moor, Destruction, Ensiferum, Stratovarius, et bien d'autres…)

Au niveau des concerts, en janvier et février 2017, Grave Digger va écumer les salles d'Allemagne. Encore un peu de patience si on veut les voir en France et Belgique.