Depuis maintenant 12 opus studio, Clint Lowery est le guitariste (il fait aussi quelques backing vocals) de Sevendust. Après plusieurs projets (Dark New Day, Hello Demons ...Meet Skeletons, Call Me No One) concoctés avec divers potes, l’américain a décidé qu’il était temps de commettre un premier méfait sous SON nom.
Intitulé « God Bless The Renegades » (NdT : « Dieu Béni Les Renégats » tout un programme), ce disque a été produit et co-écrit avec Michael « Elvis » Baskette (collaborateur notoire de Slash et Alter Bridge, qui a déjà sévit sur le douzième effort de Sevendust « All I See Is War » paru en 2018). Pour l’épauler dans la composition (sur 2 titres), l’étasunien s’est également adjoint les services de Drew Fulk (Bullet for My Valentine, Lil Wayne) et de Erik Ron (Panic! At the Disco). Clint s’est occupé de quasiment tous les instruments hormis l’ensemble de parties de batterie et de 6 pistes de 4-cordes qui à laisser aux bons soins de Wolfgang Van Halen (bassiste du combo du même nom et fils de la légende Eddie Van Halen).
La proposition musicale oscille entre alternative et nu metal. Les adeptes de Lowery et de sa formation principale ne seront pas trop dépaysés. Ouvert sur le monde, le garçon porte un regard lucide sur notre société. Il évoque la perversité des réseaux sociaux où beaucoup épient et jugent la vie d’autrui (l’énergique morceau éponyme en ouverture). Pour ses débuts en solitaire, Clint reste sur un chemin/style balisé et connu ('What’s The Matter', 'You Go First'). On trouve tout de même quelques riffs plutôt plaisants et bien amenés ('Allowed To Run', 'Silver Lining', 'She’s Free'). L’ensemble, globalement lumineux et dynamique, contraste avec les sujets et les textes plutôt sombres. Avec la présence de quelques claviers glissés ici et là aux milieux de grosses guitares, l'influence du producteur/co-auteur Baskette se fait ressentir (l’excellent 'Here').
Se voulant le plus authentique possible, Lowery a aussi privilégier l'approche autobiographique. Le natif de Jacksonville (Floride) évoque les tensions, les sollicitations extérieures souvent néfastes ou encore les excès qui peuvent exister lors des tournées ('Alive'). Il raconte l’enfer de la toxicomanie et de la dépression (l’explosif 'Kings') qu’il a lui-même vécu. Finalement, sur le tard (la plage de clôture), le vocaliste-sixcordiste sort quelque peu de sa « zone de confort » aux travers d’une mélodie de chant un peu plus nuancée (l'optimiste 'Do We Fear God'). L'homme croit en une puissance supérieure qui l'a aidé à se sortir de ses tourments et à devenir une meilleure personne (plus autonome et plus motivée que jamais dixit l’intéressé). On n’aurait pas craché sur d’autres compos de cet acabit.
« God Bless the Renegades » contient de bonnes choses. C’est une première livraison sincère, cohérente mais un rien trop prudente/prévisible. Clint Lowery n’a pas pris de gros risques histoire de ne pas trop bousculer son auditoire et les fans de son groupe référence.