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Go Ahead And Die

FRED H
Journaliste

Go Ahead And Die

Père et fils Cavalera trouvent ici un très bon terrain de jeu pour s’exprimer sans concession
11 titres
Metal
Durée : 43 min 42
Sorti le 11/06/2021
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Chez les Cavalera, la musique c’est une affaire de famille. Il y a évidemment le paternel, Max (chant-guitare dans Soulfly, Cavalera Conspiracy, Nailbomb, Killer Be Killed, ex-Sepultura). On a Gloria, manageuse, femme de l’ombre et épouse de notre Maxou. Il y a leurs rejetons, naturels et adoptifs, Igor Amadeus (vocaux-gratte-basse pour Healing Magic, Lody Kong), Zyon (batteur pour Soulfly et Lody Kong), Jason (drum tech en tournée pour son frangin cogneur), et Richie (Hurleur pour Incite). N’oublions pas Igor, destructeur de futs de son état, frérot cadet du « Bob Marley du Metal » (lui aussi membre de Cavalera Conspiracy et ex-Sepultura).

Bref, présentement accompagnés par Zach Coleman aux baguettes (Black Curse, Khemmis), papa Max et fiston Igor Amadeus ont décidés de s’allier et déboulent avec un projet baptisé Go Ahead And Die. Mis sur pieds il y a moins de deux mois, le trio défouraille déjà un premier méfait éponyme rageur.

Le tandem père/fils et leur acolyte mêlent ici doom ('El Cuco'), thrash, death metal ('G.A.A.D.', coucou Obituary, le très énervé 'I.C.E. Cage', salut Entombed), et punk hardcore ('Prophet's Prey', merci Discharge). A l’initiative de cette coalition familiale, Igor Amadeus insuffle sa jeunesse (vingt-cinq balais) et sa fougue dans cette bataille rangée qui ne fait pas de quartier. « Les chiens ne font pas des chats », parait-il. Ce qui caractérise ce disque par rapport à d’autres livraisons du gars Max est la forte présence d’élans punk plutôt que thrash ('Worth Less Than Piss'). Restant sur ces (efficaces) fondamentaux, les morceaux se suivent et se mélangent sans beaucoup de variations. Vos écoutilles vont prendre chères. La paire peut s’appuyer sur le boulot solide du gars Coleman qui fracasse sa double grosse caisse et ses toms à grands coups de blast beats (le bien nommé 'Punisher').

Aux micros, le natif Belo Horizonte et sa descendance hurlent leurs colères et leurs frustrations face à l'état du monde ('Isolated / Desolated' et ses cris et autres beuglements). Ce n’est pas à proprement parlé un concept album, mais on (re)trouve les thèmes chers à notre Massimilio. Inégalités sociales, politiciens véreux, flics corrompus, fanatiques religieux, … il y en a pour tout le monde, ou presque. Les punchlines chocs sont nombreuses et sans équivoques (« faits pour souffrir, nés pour mourir » sur le féroce '(In The) Slaughterline', « normalement c'est moi contre le monde… à tort c'est le monde contre moi » sur 'Roadkill' et ses effets réverb’ sur les chants). Leurs douces et délicates voix (non on déconne) se télescopent avec fureur (la tuerie 'Truckload Full Of Bodies').

Tel un groupe qui commettrait son premier skeud, on ressent une sorte « d’urgence et de nécessité » à éructer et faire jaillir toutes ces choses que les débectent (« se cachant dans le noir, des putains de mensonges racistes que vous ne voulez pas que le monde découvre / mettre fin à des vies, génocide humain, démons en uniforme, disparition de la société » (l’intense et Celtic Frost-ien 'Toxic Freedom' qui fait référence au mouvement militant Black Lives Matter (La vie des Noirs compte)).

Go Ahead and Die ne sera probablement un groupe majeur. Qu’importe, père et fils Cavalera trouvent ici un très bon terrain de jeu pour s’exprimer sans concession. « VAS-Y ET CREVE », en voilà un bon leitmotiv.

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