THE BROWNING
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Metalcore

Geist
Enora
Journaliste

THE BROWNING

«« Geist », un album qui aurait de quoi se démarquer sur la scène Metal US grâce à une combinaison d'éléments électro et Cyber dansants à des breaks monstrueux et des influences Deathcore parfois trop monolithiques»

12 titres
Metalcore
Durée: 44 mn
Sortie le 26/10/2018
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C'est en 2005 que le quatuor Metalcore The Browning se forme, à Kansas City, d'abord comme projet solo de Jonny McBee, ancien chanteur de As Blood Runs Back. En 2009, le groupe accueille le rappeur Matt Keck pour une courte collaboration d'un an. Après deux EPs, un premier album intitulé « Burn This World », voit le jour en 2011, suivi de « Hypernova » en 2013 puis « Isolation » en 2016. Cette année, le groupe, qui semble enfin avoir trouvé un line-up stable, nous propose « Geist » qu'on découvre sans plus tarder.

‘Sick Minds' s'inscrit dans ces morceaux d'ouverture puissant qui donnent immédiatement le ton puisqu'après une introduction électronique, avec un thème qu'on retrouvera d'ailleurs tout au long du morceau, le groupe nous plonge dans un Metalcore agressif mais plutôt familier si on s'intéresse à la scène américaine actuelle. Les screams de Jonny McBee s'impose sans peine sur une ligne plus rythmique que mélodique mais qui donne immédiatement envie d'agiter la tête. The Browning a décidé d'aller au plus efficace, ce que confirme ‘Beyond Stone' où l'ensemble du groupe semble tendre vers un seul et unique but : proposer les breaks les plus irrésistibles possibles sur fond de musique vaguement Electro. Les voix féminines qui arrivent ensuite rappelleront sans doute à plus d'un l'album « Apocalyze » de Crossfaith puisque les Américains se placent dans la lignée directe de la formation japonaise. Au premier abord, ‘Final Breath' est un peu plus lente et langoureuse que les précédentes chansons, et la guitare de Brian Moore y prend également plus de place. Le frontman préfère le chant clair avec saturation à un scream franc sur le morceau, ce qui peut déplaire, d'autant plus qu'on tombe dans quelque chose qui évoque des groupes comme Architects alors qu'un morceau instrumentalement calme mais vocalement surpuissant aurait pu rapprocher The Browning de l'univers de Parkway Drive, ce qui semblerait plus cohérent après ce qu'on a entendu jusque là ; enfin tout est une question de goûts personnels.

La partie Electro d'‘Everlost' aurait presque quelque chose de Cyber Goth mais ce n'est finalement pas désagréable puisque cela apporte une touche d'étrangeté qui sied assez bien à la composition dans son ensemble. Et c'est alors qu'arrive la merveilleuse ‘Optophobia' qui flirte ouvertement avec le Deathcore pour un morceau lourd et violent des plus réussis qui achèvera de convaincre les indécis en leur donnant une folle envie de foncer dans le pit pour se défouler au rythme des breaks et envolées rythmiques parfaitement maîtrisées par le batteur Cody Stewart ! Comme une réaction à ce déchainement, ‘Awaken The Omega' est un titre plutôt planant et atmosphérique qui met enfin l'accent sur la mélodie grâce à un chant clair plutôt très doux et qui permet de découvrir une toute autre facette de l'univers musical du groupe. The Browning a visiblement encore des choses à dire, ce dont on peut se réjouir à mi-chemin de cet album. Peu à peu, la batterie renforce et des claviers viennent renforcer la portée émotionnelle du morceau, qui peut malgré tout parfois donner l'impression de manquer d'honnêteté. On renoue ensuite avec un Deathcore assez sombre et lourd sur ‘Hellblade', on sent que ce déferlement de brutalité et de breaks dévastateurs avait manqué à The Browning.

Pour ‘Carnage', le groupe invite Jake Hill et délivre, conformément à sa réputation, un morceau explosif, fougueux et qu'on imaginerait presque être diffusé en boîte de nuit grâce à ses passages électro et son interlude Rap qui rappelle presque Dropout Kings et leur album « AudioDope » (2018). On démarre le dernier tiers de l'album avec le morceau éponyme, ‘Geist', plus angoissant que les précédents et très franchement Cyber dans ses influences (Suicide Commando aurait pu les aider à composer ça) ! Les amateurs de brutalité, parfois un peu répétitive mais qui reste égayée par les éléments électroniques omniprésents que le groupe utilise, trouveront sans peine leur bonheur avec The Browning et leur énergie débordante. ‘Noctis' calme un peu le jeu et revient vers les influences à la Architects que nous avons déjà évoquées, avec un point d'agressivité en plus. La fin se fait lentement sentir avec ‘Amnesia', un morceau marqué, comme souvent sur cet album, par des passages purement dansants et avec le plus gros break de « Geist » ! Et c'est dans le même esprit qu'on finit avec ‘Skybreaker', entre Cyber et Metalcore.

« Geist » est un album qui aurait de quoi se démarquer sur la scène Metal US, en particulier grâce aux éléments électro et Cyber qui contribuent grandement à l'univers que The Browning s'est construit à grands coups de breaks monstrueux et d'influences Deathcore ! On peut néanmoins regretter que certaines influences transparaissent trop et étouffent l'identité musicale des Américains qui tendent parfois à s'enfermer dans une ligne directrice unique.