On connaissait les chanteuses de métal pour leur implication dans des projets plutôt métal atmosphérique comme Liv Christine avec Theater of Tragedy, Gothique avec Cristina Scabbia de Lacuna Coil, métal symphonique avec Simone Simons d'Epica et dernièrement Jennifer Haben de Beyond The Black et enfin le chant dans le heavy Metal avec la pionnière Doro.
Et puis il y a les chanteuses qui growlent à l'instar des deux chanteuses charismatiques d'Arch Enemy, Angela Gossow et Alissa White-Gluz qui ont amené une dose de violence supplémentaire dans le chant féminin.Et dans ce milieu extrême, un groupe russe du nom de Pokerface sort son deuxième album intitulé ''Game One'' avec une nouvelle chanteuse s'appelant Alexandra “LadyOwl” Orlova qui n'a rien à envier à ses ainés. Il fallait bien une chanteuse de qualité pour répondre à cet assaut de violence thrash. Le groupe a fait ses armes en tournant avec des groupes prestigieux comme Sodom.
Oui car Pokerface a changé de chanteuse et a eu le nez fin en recrutant Alexandra “LadyOwl” Orlova plus charismatique que l'ancienne qui faisait un brin plus tendre et avait les épaules frêles pour ce type de groupe.
La musique est bien inspirée, c'est un déluge de mélodies thrash. Le groupe revendique comme référence des groupes comme Slayer et Kreator. Des riffs tout en fureur qui vont du mid-tempo à d'autres plus rapides comme sur le titre ''Straight Flush''. On peut même entendre des choses plus' heavy metal comme sur ''Blackjack''. Les soli vont dans la même direction c'est à dire sur des rythmes d'enfer typiques du style.
La voix d' Alexandra “LadyOwl” Orlova est monstrueuse, aussi bien dans des growls brutaux que dans des growls plus traditionnels du thrash. Ce style de chant les rapprochent de groupes de la vague allemande comme nous l'entendons sur ''Cry Pray Die''. Par contre sur ''Crepy Guests'', elle chante d'une manière conventionnelle. Ce qui fait d'elle une chanteuse à la large palette.
Il y a cependant un bémol: une certaine tendance à écrire des compos qui se ressemblent avec une intro qui part en trombe, un léger ralentissement pour mieux repartir de plus belle. C'est classique, pas original On se maintient dans les fondements du thrash. Le cahier des charges est ainsi fait et on en demande pas plus.
Le morceau le plus intéressant est celui qui s'appelle ''Jackpot'' qui nous présente tout le potentiel de Alexandra “LadyOwl” Orlova ainsi que la palette musicale la plus élargie du groupe entre mid-tempo, autres accélérations et soli de feu. Mais j'apprécie tout autant ''Game One'' pour son côté moins brutal où LadyOwl se fait plus douce . Très bon titre.
POKERFACE mérite d'être reconnu. Une chanteuse qui a fait passer un cap au combo russe. Un album de thrash conventionnel mais de qualité. Tous les ingrédients sont réunis pour aire de Pokerface un groupe prometteur.