Pour ses quarante ans, Bon Jovi a décidé de frapper un grand coup et de surprendre son public avec un album de brutal death gavé de riffs syncopés et de growls caverneux ! Ah pardon, je confonds avec le dernier Six Feet Under glissé dans le mauvais boitier. Trêve de plaisanterie, il y a bien longtemps que le gang du New Jersey a troqué son hard FM contre un rock classieux, perdant en fougue ce qu’il a gagné en maturité.
A l’instar d’un Def Leppard, qui a limé ses crocs depuis deux décennies, ce dix-septième opus propose un classic rock qui n’a plus grand-chose de ‘’hard’’. La galette s’ouvre sur le single 'Legendary', morceau dynamique qui, avec ses ‘’oh-oh’’, n’est pas sans évoquer ''New Jersey''. 'Living Proof', avec sa talk-box, renvoie quant à lui à ''Slippery When Wet''. Enfin, difficile de ne pas entendre dans 'The People’s House' des relents de 'Keep The Faith'. Attention, il ne s’agit pas ici de plagiat mais de clins d’œil à un passé révolu mais pas oublié.
L’album n’est pas avare en morceaux entrainants, qui feront taper du pied au pub et lever le poing en concert ('We Made It Look Easy', 'Seeds', l’enjoué 'Walls Of Jericho').
L’autobiographique 'My First Guitar', doté de soli inspirés, est l’une des réussites incontestables de ce long format, tout comme le conclusif 'Hollow Man', pièce mélancolique aux accents country.
Les ballades sont bien évidemment au menu de ce copieux disque, qu’elles soient au piano ('Kiss The Bride', 'I Wrote You A Song') ou électro acoustique ('Waves' et son côté 'Blaze Of Glory').
Loin d’être décevante, cette cuvée 2024 s’avère riche en morceaux de qualité mais aurait gagné à proposer un ou deux titres plus agressifs.