«« Do Not Return Fire » est un opus qui nous laisse perplexes : la tonalité punk/grunge ne marchant parfois pas, d'autres morceaux, aux tonalités plus pop rock, démontrent au contraire tout le talent des emo kids. »
Flèche semble être la définition même de la musique indie, tant le groupe a pour but de mixer les styles. Ces fans de The Get Up Kids- groupe de rock américain faisant partie de la seconde vague de la musique emo- originaires de Paris, définissent leur musique comme étant une synthèse d'Alice in Chains avec Minus the Bear. Après un premier album, ''Homes & Galaxies'', en 2016, Flèche présente un second opus, « Do Not Return Fire », sorti le 3 mai dernier chez Krod Records.
« Gold And Black », le premier single de l'album, est un échantillon parfait de ce qu'on appelle la musique alternative : après les premières notes, à l'instru pop-punk, le refrain se fait plutôt rock tout en restant fidèle à la tendance déchirée de la musique émo. Les instrus à fond, mélangés à un vocal plutôt soft, sont la marque de fabrique du groupe français : « New Sun » en est une belle preuve. C'est une ambiance à part entière, les guitares et la batterie à leur apogée, ayant pour écho un vocal qui se situe quelque part entre la pop et le punk. « Better Or Worse » est un morceau indéniablement punk, au rythme déchaîné et vocal qui l'est tout autant.
Servant d'illustration au punk rock, « Invincible » représente bien son titre : dès l'intro, la batterie est à fond tout comme les guitares, et aucun decrescendo au programme. « Not A Single Thing » change de registre, en se tournant vers une instru plus pop- on ressent clairement une influence de Minus The Bear- devenant progressivement pop-rock, et le résultat est carrément mélodique. Dans le même style, « Long Before » reste plus pop rock que punk, rendant le vocal plus harmonieux. « People and Empty Spaces » est l'un des meilleurs morceaux de l'opus, à l'instru mélodique et au vocal authentique au possible. Le refrain est carrément plus chargé par contraste avec des couplets plus légers, une autre marque de fabrique de Flèche.
« Wait Sit Listen » se fait plus punk : une instru déchirée accompagnée d'un vocal emo grunge, possédant quelques tonalités pop, le tout sans monter la puissance au maximum, le titre est un bel exemple d'un mélange de styles parfaitement réussi. « A Thousand Crashes », au refrain punk rock, va un peu dans tous les sens, et peut se définir comme un morceau expérimental malheureusement plutôt raté. « Pretend Forget » se tourne plutôt vers le pop punk, et tente un refrain grunge. Le résultat nous laisse perplexe, face à autant de tonalités dans un seul morceau, mais peut-être s'agit-il d'une sorte de définition de la musique indie.
« Overnight Overboard » clôt l'album. C'est un morceau qui se veut punk, voire grunge, tout en possédant une dimension pop irréfutable, notamment en ce qui concerne le vocal, le tout donnant un mix plutôt réussi et par moments carrément mélodique. « Do Not Return Fire » est un opus qui nous laisse perplexes : la tonalité punk/grunge ne marchant parfois pas, d'autres morceaux, à l'image de « Long Before » ou « People and Empty Spaces », aux tonalités plus pop rock, démontrent au contraire tout le talent des emo kids.