Il y a 35 ans, Exodus sortait son troisième méfait « Fabulous Disaster », successeur du en demi-teinte « Pleasures Of The Flesh » (1987) et du cultissime « Bonded By Blood » (1985). Comme témoignage live de cette tournée du « Fabuleux Désastre », les vétérans du thrash metal de la Bay Area nous avaient offert en 1991 « Good Friendly Violent Fun », leur tout premier skeud en public, enregistré au mythique Fillmore de San Francisco le 14 juillet 1989.
Quelques mois plus tôt (le 8 mars), le combo avait capté un autre gig lors de son passage à l'Astoria de Londres. Présentement (soit trois décennies et demie plus tard), la formation publie cette performance jusque-là inédite pour célébrer l’anniversaire de leur troisième effort. Comme le dit le guitariste Gary Holt « Parfois, quelque chose de vraiment génial nous tombe dessus ». En l’occurrence, l’américain a remis la main sur des cassettes multipistes de ladite captation du concert. Après un gros travail mixage/mastering mené par Chris « Zeuss » Harris, voilà un brut et authentique « Black Disaster : The Battle of ’89 (Live At The Astoria) ».
Si « Good Friendly … » proposait seulement huit titres (dont une reprise de AC/DC mais rien de « Bonded … »), ce nouveau live est plus généreux avec quinze bastos au programme. De manière quasi équitable, la setlist puise dans les trois premiers albums du groupe. La prestation générale est enflammée.
Impossible de ne pas headbanguer à l’écoute de ces pures tueries (l’ouvreur diatribe 'The Last Act Of Defiance' et son spoken-word de la version studio en intro, 'Fabulous Disaster', 'Brain Dead'). Avec la paire rythmique (le batteur Tom Hunting et le bassiste Rob McKillop) en soutien, les duettistes Gary Holt / Rick Hunolt (respectivement 25 et 26 balais à cette période) délivrent un véritable festival de riffs mitraillettes, d’accélérations furibardes et de soli abrasifs.
Avec un Steve « Zetro » Souza au top de sa forme, le quintette n’est pas là pour rigoler et dégomme tout sur sa route ('The Toxic Waltz', 'Verbal Razors'). Hormis un mid-tempo ('And Then Ther Were None'), on est sur du thrash sans concession comme on l’aime (les beignes dans les chicots 'A Lesson In Violence', 'Piranha', 'Strike Of The Beast').
Pour ceux qui n’étaient pas là à l’époque (où le thrash metal était à son apogée), « Black Disaster : The Battle of ’89 (Live At The Astoria) » est une bonne séance de rattrapage des débuts sauvages d’Exodus. Pour ceux qui ont connus cette période, on a là une copieuse alternative au premier live sorti.