«« Evolution », un EP très bien réalisé et qui témoigne de l'expérience d'In Thousand Lakes sans pour autant convaincre car stagnant dans un registre unique et monolithique»
Après un premier album, « Lifeless Waters... » (1998) qui a peut être plutôt la forme d'une ébauche puisque le groupe, formé en 1996 se met en pause dès 1998, In Thousand Lakes reprend du service en 2013 avec un EP, « Martyrs of Evolution », un an plus tard, suivi de l'album « Age of Decay » en 2017. Cette année, c'est avec une nouvelle sortie en format court que le groupe espagnol compte séduire son public : « Evolution ».
La batterie de Javi Martínez ne tarde pas à donner le ton sur ‘Murder Castle', suivie des guitares de Jokin et Igor, dans un genre somme toute assez scolaire ; et c'est bien ce qui est cruellement mis en avant sur ce premier titre : le manque de liberté, l'absence totale d'un sentiment de plaisir émanant des musiciens… L'ensemble est bien exécuté mais manque d'engagement émotionnel et sensible. Après une entrée en matière marquée par un mixage quelque peu étrange, ‘N.W.O' s'annonce comme un morceau plus sombre mais aussi moins effréné. Malgré une performance tout à fait honorable du duo rythmique avec Javi à la batterie et Pintxo Cabrera à la basse, ‘Into The Mirror' peine à décoller, donnant assez rapidement l'impression de tourner en rond sans réelle tentative riche d'audace et de sens.
Plus profond, ‘Black History' est peut être le premier morceau réellement à la hauteur pour un groupe qui existe depuis aussi longtemps qu'In Thousand Lakes. Le groupe semble enfin faire corps et proposer une composition s'inscrivant réellement dans la lignée Melodic Death Metal avec une belle performance du frontman, Jose. ‘Proteus' revient vers quelque chose de classique mais toujours soigné par un groupe qui a de l'expérience. Toujours dans cette veine, ‘Love And Death', malgré un titre qui ne laisse rien présager de transcendant, est une chanson intéressante et plus libre que ce qui a pu être proposé. Et c'est avec ‘Breaking the Chains', une cover de Dokken, que le groupe achève cet EP.
« Evolution » n'est pas forcément l'EP le mieux nommé tant In Thousand Lakes semble rester, voire stagner, dans le même registre, ne proposant aucune avancée digne de ce nom au genre. L'ensemble est malgré tout assez bien réalisé mais les amateurs de sensations fortes et d'envolées créatives feraient peut être mieux de passer leur chemin.