Voici quelque chose de résolument nouveau! Skin Drone, projet musical de Metal Extrême porté par un "two men" band, Otto Kinzel, multi instrumentaliste et producteur et Erik Martin, multi instrumentaliste et chanteur. Ils sont américains, originaires de Boston et d' Hot Springs et ayant 3 ans d'existence (2013). C'est via leur propre label Bluntface records que les deux amis ont décidé de mettre en oeuvre leur passion pour le Metal Extrême sur un premier album intitulé "Evocation" aux textes sombres sur fond d'influences indus. et pas que, étalée sur 9 titres sur un peu plus de 3/4 d'heure.
Les deux amis ont un fort penchant pour le Death Metal et tout ce qui s'en rapproche et cela se ressent dans le chant puisque la majorité des textes sont growlés par Erik en charge de cette tâche, Otto s'occupant de la partie musicale. Les influences sont nombreuses et l'on y perçoit des plans jazzy, heavy, pop, stoner avec dans chacun des morceaux des passages plus doux conférant un certain apaisement dans cet univers plutôt brutal et dissonant aux sonorités indus. dominantes.
'Scarlet Road' (dont le titre à l'écoute avec cette chronique) met dans le bain! C'est brutal, puissant hyper dissonant et varié. Ca cri, ça hurle, tout s'enchaine à grande vitesse, le cerveau a du mal à s'adapter rendant ce titre déjanté. Une fois l'album entièrement écouté, on se rend vite compte que c'est la marque de fabrique du duo! Dans cette agressivité musicale, Otto et Erik ont su y placer judicieusement un plan romantique donnant de l'apaisement. C'est aussi leur signature.
La suite se base sur cette structure musicale et de façon variée. Les chansons se suivent et ne ressemblent pas ayant chacune leur univers. 'God Complex' offre une mélodie plus répétitive et plus lourde avec un plan atmo de courte durée dérivant après un passage plus brutal vers quelque chose de mystérieux et d'angoissant. 'Death Sentence' est plus écorché et rapide avec une dissonance très affirmée donnant une touche de folie à la composition surtout avec son interlude quasi religieux à mi-parcours et en outro.
'Sheperd Of The Damned', le second titre le plus long de la galette offre une panoplie plus musicale et instrumentale avec son intro craquement de vinyl, puis des insertions d'orgue d'église aux claviers, de piano, de guitare solo découlant vers une ambiance plus Heavy Metal avec un final atmo puis acoustique enchainant sans transition sur 'Ghost Reflection'. C'est l'interlude de repos, totalement instrumental, bien positionné dans la track list avec du violon et de la musique traditionnelle africaine pour le finish.
Si bien que l'arrivée tambour battant de 'City Lights' vous sort de votre séjour dans votre tribu africaine par ses riffs indus. brutaux et le growl caverneux d'Erik sur fond de blast beat dévastateurs. On reste dans le lourd avec 'Witching Hour' assez linéaire et pour lequel la basse est mise en valeur dans un univers indus. assez caractérisé. Puis c'est l' hypnotique 'Darkness Within', montant en puissance progressivement vers un ambiance stoner au son gras et vibrant.
"Salvation' avec ses 8'47'' clôture ce 1er album du combo américain en démarrant doucement, pop rock puis variant vers quelque chose de dissonant où Erik chante volontairement faux créant une ambiance psychédélique pour se durcir au fil des minutes mais laissant place au passage romantique joué au piano et à la guitare au son blues. La chanson reprendra son cours pour un final à la guitare sur un chant torturé.
Ce premier méfait des américains de Skin Drone est vraiment à découvrir! C'est nouveau, moderne, innovant! Une prise de risque du two men band qui s'aventure sur le terrain de l'extrême avec des influences musicales variées et sachant les marier pour en sortir un style unique. Une musique difficilement accessible et une fois que l'on a compris ça coule de source!