De par la nationalité de ses membres, Eden's Curse est international, mais sa base est en Ecosse. Le groupe est classifié métal mélodique bien que du long de sa carrière, depuis 2006, il s'est permis de lorgner sur l'AOR, n'hésitant pas à se faire "catchy" quand l envie lui prend. Le précédent album "Symphony Of Sin" le démontre assez bien et leur a permis d'engranger un certain succès. Le tout était de savoir dans quelle ligne allait se diriger le groupe pour le successeur avec la pression que cela incombe. "Cardinal" est sans conteste plus heavy, plus métal, mais voyage entre deux eaux. Le groupe revient à ses premiers amours métalliques mais garde son côté AOR. Pour citer une référence connue qui nous rapproche de cette livraison, prenons Avantasia, c'est du moins dans cette gamme de variation que se trouve ce nouvel album.
Le groupe a pris deux ans pour écrire cette nouvelle oeuvre, essayant à chaque instant de se surpasser et ouvrant la porte à toutes les possibilités pour que chaque titre soit le meilleur jamais écrit dans leur discographie. Techniquement, il est certain que chaque musicien interprète ici des parties impeccables de bout en bout. John Clelland pour son premier album studio avec le groupe assure ses parties batterie avec groove et précision.
"Prophet Of Doom" annonce la couleur avec de la double pédale tout au long du titre, la guitare est constamment en riffs et la piste chant est des plus mélodique.
"Sell Your Soul" par contre nous plonge de plein pied dans le catchy radiophonique, les alliances synthé-guitare y sont pour beaucoup. La mélodie vocale de Nikola en rajoute une couche avec talent. Pourtant plus métal et technique, "The Great Pretender" possède un je ne sais quoi d'un vieux Bon Jovi, d'inspiration similaire dans la composition en tout les cas. Le retour au métal se traduit par un "Messiah Complex" que les fans des premiers albums apprécieront sûrement.
Le début de la ballade "Find My Way" est un trompe l'oeil avec sonorité électro. Ce long titre de sept minutes est bien une ballade mais ne se prive pas de laisser les riffs de guitares s'en donner à coeur joie. Les orchestrations de Chrims et son solo de synthé rehausse la mélodie. Basse slappée sur grosse caisse groovy pour lancer le titre suivant "Kingdon Of Solitude" avec lequel nous revenons lorgner du côté de l'AOR. Ca groove, c'est funky, très américain dans la manière de faire.
"Utopian dreams" est assez classique, suivit d'un "This Is Your Moment" plus mid-tempo, mais somme toute assez traditionnel aussi. "Rome's On Fire" possède un riffing speed métal entre des passages plus aérés. La dextérité est encore une fois de mise pour un bon titre de métal mélodique.
L'unique invitée de l'album, Liv Kristine, vient partager les voix avec Nikola sur un "unconditional" plus posé. Ce morceau est un moment de fraîcheur, simple, plus pop mais malheureusement sans réelle accroche. "Saint And Sinner" et "Jericho" achèveront l'album en mélangeant allègrement des parties très métal et des parties typique de l'AOR. "Jericho" est un très bon morceau pour terminer cet album, il représente bien toutes les facettes du groupe, aussi bien en terme de composition que de savoir faire technique.
Eden's Curse nous présente avec "Cardinal" l'album le plus varié de sa discographie. Il est dommage de le sortir avec une pochette qui, avis personnel, est une véritable faute de goût par rapport au contenu. "Cardinal" va renforcer à coup sur la carrière du groupe et il ne reste plus qu'a espérer qu'il en sera de même pour les albums à venir.