11 septembre 2001, tout le monde se rappelle de cette date ! Par pure coïncidence c'était aussi la date de sortie de « God Hates Us All » de SLAYER et certainement pour la même raison, la date officielle de la création du groupe de Death Metal polonais MANIPULATION dont nous allons nous intéresser ici à leur 3ème opus « Ecstasy ».
Ce groupe, mené actuellement par 5 musiciens jeunes et déchainés (Rado.Slav et Vulture aux guitares, Bysiek à la basse, Kriss derrière les fûts et Bruzye aux vociférations) est longtemps monté sur les planches des scènes métal multipliant live et festival pour se faire connaître. En 2007 sort un 1er album (non officiel) : « The Future Of Immortality ». Il faudra attendre 5 ans et un EP (« Resurrection ») pour voir pointer le second opus « Passion » qui fera l'unanimité de la presse spécialisée et sera assorti de 2 clips vidéo (dont Infinity Anguish est visible dans la rubrique watch ci-dessus).
C'est au mois de novembre 2014 que les 5 polonais se remettent à la création en entrant au Monroe Sound Studio à Stargard Szczecinski. Sous l'oreille aguerrie du producteur Arkadiusz « Aro » Jablonski (Shadows Land, Masachist) et pour fêter les 14 ans du combo, MANIPULATION nous livre un 3ème opus « Ecstasy » en 10 actes sur près de ¾ d 'heure de brutalité sonore. A dominante Death Metal évidente où l'on ressent à l 'écoute une légère influence des maîtres du genre MORBID ANGEL, le groupe polonais manipule bien son public en injectant dans sa musique des riffs mitraillés breakés inspirés du Deathcore.
MANIPULATION nous embarque ainsi dans un univers agressif voire brutal, ponctué de mélodies et de changements de rythme déroutants. Bien que quelques riffs puissent être répétitifs voire récurrents sur certains morceaux, le quintette sait être varié pour toujours surprendre l'auditeur.
« Insomnia » est le titre ouvrant les hostilités. A tendance Death Metal, le morceau est varié et brutal ponctué de passages mélodiques voire aériens épousant ainsi le thème abordé. Les riffs sont assassins souvent secondés des blasts rapides de Kriss et le refrain scandé par Bruzye n'est pas sans rappeler un certain David Vincent scandant sur la fin de « God Of Emptiness » du cultissime « Covenant ».
« Sic Itur Ad Astra » attaque fort avec un riff simple et agressif ; le morceau a une influence plus deathcore par les riffs breakés typiquement hardcore et des blasts alternant rapidité et break. Puis à mi-parcours, le death lourd et glauque reprend le dessus ; le refrain ressemble à une incantation et les riffs sont lents et malsains accompagnés de larsen plombant encore plus l'ambiance clôturant ainsi les 4'27''du titre.
« Lifetime » reprend cette recette de l'intro ultra rapide et brutale. Le combo sait y faire en injectant quelques riffs deathcore, une basse très présente et un break monumental à 1'35'' afin de repartir dans une autre direction plus thrashy. Solo, riffs « larsénés », chant guttural, alternance de rythme dévastateur rapide puis plus lourd.
« Bad Boy » est indéniablement deathcore où les polonais embarquent l'auditeur dans une violence sonore aux riffs mitraillés et mélodiques sur fond de blasts breakés. Basse très présente et riffs aux influences orientales parsèment la piste pour finir en riffs saturés. L'influence orientale évoquée plus haut se retrouve plus marquée sur « The Paradigm Of Existence » par son intro dont le riff employé sera un thème récurrent de cette composition résolument Death Metal tant c'est rapide et brutal et tant les passages plus lents sont sombres.
« Sunset Over Vatican » épouse une construction plus heavy metal au son plus clair et plus enclin à la mélodie dans sa 1ère moitié. La suite est plus deathcore ; les riffs et les blasts sont assénés à l'auditeur tels des coups de massues sans oublier le featuring de Jacek Grecki de LOST SOUL en guise d'outro.
« Temples Of Vanity » démarre comme un morceau pop ; la voix gutturale de Bruzye nous rappelle rapidement à l'ordre et nous amène vers une composition deathcore à la basse prononcée et aux riffs tronçonnés et au rythme lourd. Les blasts de Kriss sont breakés et tabassent l'ouïe des fans avec une légère influence « morbidangelienne ».
« Burn Motherfuckers ! » est naturellement heavy voire rock'n'roll comme se plaît à le dire Lemmy de Motorhëad » et d'ailleurs on y ressent une légère influence dans les riffs puis c'est radicalement changeant. A 2', c'est funky voire jazzy avec un solo de guitare et de batterie sur près d'une minute avant de revenir à nos moutons pour un Death Metal strident et guttural.
« Dzwiek Upadku » est planant sur 30'' et vire ensuite au Death Metal particulièrement par l'incantation du refrain scandé à merveille par Bruzye et les riffs lourds et saccadés. Des effets sonores à l'influence orientale se font remarquer et apporte un côté mystique au titre. Ces effets nous portent tout naturellement vers le titre éponyme « Ecstasy » qui est radicalement différent. C'est du rock planant au chant aérien et à la musique élevée. Lorsque l'on écoute ce morceau, on se sent voler et les effets sonores récurrents accentuent cet effet. On se sent léger, prêt à partir pour un long voyage. C'est ce que doit procurer la sensation de l'ecstasy « ?!?!? ». C'est psychédélique....
Avec ce 3ème opus, les polonais de MANIPULATION ont su affirmer leur style avec un album mature. Le quintette manipule avec brio des styles musicaux très variés allant du funk au Death Metal en passant par du jazz et du deathcore. Aux influences résolument empruntées à MORBID ANGEL et NILE, MANIPULATION adopte un style propre à eux pour en sortir un Death Metal varié et mélodique tout en restant brutal.