Le groupe néerlandais revient après 4 ans d'absence avec son nouvel album intitulé de manière très sobre « Dhyana » sur le label Nuclear Blast, comme le furent les précédents. Ce groupe est le projet de Marl Jansen, connu pour être le guitariste et leader d'un groupe, lui aussi connu : Epica. Il est formé d'un melting pot de musiciens qui sont passés par Epica, After Forever et j'en passe. Le groupe nous propose une musique ambitieuse sur fond de Death Symphonique. Pour réussir encore mieux son projet ambitieux, le groupe a fait appel à une campagne de crowfounding pour s'allouer les services d'un orchestre philharmonique. Cette campagne a porté ses fruits puisque que c'est l'orchestre de Prague, déjà présent sur des albums de Dimmu Borgir, qui participe sur cet album.
Pour les néophytes, le symphonique pourrait ne pas être l'apanage de groupes comme Dimmu Borgir, Cradle Of Filth pour le Black Metal ou encore Rapsody groupe plus mélodique. Contre toute attente, le Death Métal fait bon ménage avec le symphonique comme nous pouvons l'entendre sur les excellents albums de Septic Flesh, un des groupes les plus connus du genre. Car le mélange agression et classique est excellent.
Les éléments Death sont bien présents et permettent de faire un bon contre poids aux orchestrations. On trouve donc les éléments clés qui font le style : des riffs brutaux, agressifs sur certains passages, mais qui restent mélodiques tout de même, dans un style technique qui peut se rapprocher du Death Prog. Tout cela est présent sur le titre « Maya » qui nous délivre sur un passage des riffs dévastateurs sur fond de blast du très bon batteur Arien Weesenbeek. Bien sûr quand on parle de Death, il ne faut pas oublier de parler des vocaux extrêmes avec différents types de chants : Growls et Screams toujours agressifs et rageurs pour faire le pendant aux parties « Opera » comme nous pouvons l'entendre sur « The Flaming Rage of God ».
Que dire de la partie symphonique ? Elle est tout simplement excellente. C'est inspiré, recherché et cela s'imbrique bien avec les riffs Death comme sur « The Rythm Of Freed ». Les arrangements sont vraiment aboutis et le travail de l'orchestre de Prague est réussi avec la présence de l'ensemble des instruments : les vents, les cordes ou encore le piano et orgue comme on peut l'entendre sur le majestueux titre qui porte très bien son titre « Saints Don't Die » où le groupe propose des parties plus enlevées et d'autres plus apaisés comme c'est aussi le cas sur le morceau « The Illusory Self ». Par moments nous pourrions croire que nous avons une version Death de « Dimmu Borgir ». Au niveau du chant, tout est bon, entre la voix de soprano, plus douce, mais énergique et les passages grandiloquents que l'on retrouve par moment comme c'est le cas sur le titre ‘Satori'. Le très beau « Dhyana » tout en retenue fait la part belle aux voix féminines avec un très beau duo. N'oublions pas les choeurs qui sont puissants et majestueux comme sur « Set Me Free ». Pour ce type de morceaux, il faut des musiciens qui vont dans le même sens et c'est le cas ici : des guitares de qualités comme on peut l'entendre sur le solo du morceau, mais aussi des chanteuses qui tiennent la route et une bonne section de rythmique qui envoie du lourd surtout au niveau de la batterie. Le son est puissant et permet de restituer la qualité des titres. Et pour rien gâcher un artwork réussi.
Une oeuvre ambitieuse qui fonctionne entre passages Death réussis et partis symphoniques inspirés.