Véritable légende du Thrash, Destruction, qui en est à plus de 35 ans de carrière possède toujours la flamme ardente qui l'incite à repousser ses limites et a continuellement chercher l'excellence lors de la création d'un nouvel opus. Pourtant, les Allemands ont suffisamment de matière pour vivre sur leurs acquis, le catalogue du groupe est assez fourni pour assurer des sets dantesques lors de chaque concert, mais quand on est créatif, qu'on a ça dans le sang, ce serait dommage de ne pas l'exploiter.
Si le total est bon, « Born To Perish » est le seizième album studio de Destruction, un chiffre qui en dit long sur la faculté créative des deux têtes pensantes du groupe que sont Schmier et Mike. Si la réussite n'a pas toujours été au rendez-vous, on se focalisera plus volontiers sur les grands classiques délivrés par les Allemands comme « Release from Agony (1987) », « Cracked Brain (1990) » ou encore l'explosif « The Antichrist (2001) », des opus indémodables qui ont contribué à élever la formation au rang de légende. En 2019, Destruction a toujours une patate d'enfer et le démontre merveilleusement avec « Born To Perish », un album aux racines old school mais au son moderne qui distribue de bonnes grosses droites à chaque titre sur un tempo infernal. Le terrible 'Betrayal' en est une jolie preuve, tout comme le tonitruant 'Tyrants of The Netherworld', c'est rapide, précis, incisif, du Thrash comme on l'aime, qui va droit à l'essentiel en mode rouleau compresseur. La démonstration est impressionnante, Destruction enchaine les riffs ravageurs, les soli dingues sur un rythme effréné, on en prend plein les dents et c'est tout simplement génial. Mais vous pensez bien que de vieux briscards pareils ont plus d'un tour dans leur sac, si 'We Breed Evil' exploite l'aspect plus ''dark'' et occulte du groupe, 'Filthy Wealth' fait lui plus parler le côté Heavy de Destruction. C'est là qu'on s'aperçoit que « Born To Perish » est varié, qu'il ne mise pas tout uniquement sur le Thrash pur jus, mais que l'album est bien plus complexe que ça. Autre jolie surprise, 'Butchered for Life' qui possède énormément de variations rythmiques et stylistiques, près de 7 minutes durant lesquelles Destruction étale toute sa science musicale en passant en revue tout son savoir-faire. Un titre étonnant qui n'hésite pas à explorer différentes facettes tout en restant cohérent du début à la fin.
Une fois de plus Destruction se montre grandiose, « Born To Perish » est un album à la puissance phénoménale. Tous les éléments qui font qu'un disque est une réussite sont réunis, la classe en plus et ça, ce n'est pas donné à tout le monde, loin de là. La première de Randy Black et Damir Eskic avec Destruction est parfaite, le quatuor est plus que prêt à affronter les scènes européennes pour défendre un « Born To Perish » qui s'impose de lui-même comme l'une des grosses sorties Thrash de l'année.