La vie n'a jamais été un long fleuve tranquille pour OM&M. Depuis sa création en 2009, le groupe a subi de multiples changements de line-up. Le plus marquant était jusqu'à lors, la défection du chanteur Austin Carlile, entre 2010 et 2011, atteint du syndrome de Marfan (maladie génétique qui s'attaque l'ensemble des organes du corps humain). Fin 2016, ses ennuis de santé ne lui permettant plus d'assumer ses fonctions, le bonhomme décide donc de quitter ses compagnons – de manière définitive cette fois.
C'est dans ce contexte particulier que les membres restants ont préparés leur cinquième cuvée. Premier opus donc sans ce pilier fondateur et avec Aaron Pauley à la double casquette de bassiste et de désormais hurleur (le garçon assurait déjà une partie du chant depuis Restoring Force).
L'album démarre avec le morceau éponyme qui vous explose littéralement à la face avec son riff puissant. Avec cette ogive metalcore, le groupe, par l'intermédiaire de leur nouveau frontman et de ses vocaux mi-screamé mi-voix claire, délivre d'emblée un message qui ne laisse nul place au doute : ‘I refuse to march into an early grave'. La petite bestiole n'est pas morte donc. L'excellent second missile ''Instincts'', avec son cri guttural d'intro et son solo endiablé, reprend les mêmes principes de chants et de grosses guitares énervées.
Sur ''Back to Me'' les vocalises de Pauley se font mélodieuses et cristallines et le refrain bien accrocheur. Un futur incontournable pour le quatuor, c'est certain. Le bombardement en règle de grattes syncopées reprend avec ''Sunflower'', ''Unbreakable'' et ''Vertigo''. Le musicien-rhapsode y alterne furioso et belles envolées de voix.
Survient alors ''Money'', la petite ‘reprise-surprise' du disque. La cover du standard de Pink Floyd (sorti en 1973 sur leur concept album The Dark Side of the Moon) est exécutée de manière solide bien que classique pour rester fidèle à l'esprit de l'original. Retour aux chants tantôt rageurs tantôt plus doux et aux compos féroces sur les titres qui s'ensuivent. La galette se clôture tranquillement sur la ballade metal ''If We Were Ghosts''.
N'en déplaisent aux sceptiques, Of Mice & Men a décidé de faire fi de tous ces revers du destin et de poursuivre son chemin malgré le vide laissé par l'abandon forcé de leur ancien comparse. Deux ans après leur Cold World, les californiens ouvrent, avec Defy, un nouveau chapitre qui – sans être transcendant de bout en bout - rassurera les plus vieux adeptes et leur en apportera de futurs. Quand le chat n'est plus là, la souris (et les hommes) se réinvente(nt) …