Formé en 2016, The Lurking Fear est le petit rejeton de pur death old school suédois des géants d’At The Gates puisqu’on y retrouve Adrian Erlandsson à la batterie, Jonas Stalhammar à la guitare et Thomas Lindberg au chant.
Après un premier album prometteur mais pas abouti (« Out of The Voiceless Grave ») du fait de trop de disparités dans les morceaux, le quintette suédois ne tarde pas à refaire parler de lui en proposant un second matériel plus cohérent et dévastateur.
« Death, Madness, Horror, Decay », écrit pendant la période de confinement, s’inscrit dans cette logique d’aller à contre-courant de ce que le trio est habitué à faire en proposant une musique plus radicale et rentre-dedans. Alors que « The Nightmare of Being » d’ATG offre une approche du death metal plus progressive et mélodique, « DMHD » exploite davantage les racines old school du death suédois en distillant 12 morceaux courts et incisifs.
C’est sur ce postulat que les 12 pistes défilent sur un rythme effréné sans aucun répit pour l’auditeur hormis le psychédélique titre éponyme qui offre une pause rythmique bien méritée mais qui ne ménage pas pour autant le cortex avec sa sonorité dissonante et sa mélodie lancinante. Il est à saluer l’excellente performance de Chris Reifert, le vocalise d’Autopsy, sur l’interlude dérangeante « Kaleidoscopic Mutations », Autopsy étant une source d'inspiration inaltérable pour le groupe suédois.
Enregistré et produit au même studio que son prédécesseur, la galette distille un équilibre sonore efficace permettant d'apprécier chacune des subtilités horrifiques posées ça et là tout au long de la lecture de la tracklist créant un malaise permanent jusqu'au titre final "Leech of the Aeons" très Lovecraftien.
Aussi efficace qu’un bulldozer prêt à tout détruire, ce second album de The Lurking Fear offre une approche violente du death old school suédois en mettant un point d’honneur à l’intensité du rythme sans pour autant délaisser la mélodie qui se veut redoutable et variée.