Dans le prolongement direct de Eternal Hails, Astral Fortress est moins ennuyeux, plus inspiré. Une introspective efficace que nous livre ici Darkthrone
Avec des albums comme Transilvanian Hunger (1994), A Blaze in the Northern Sky (1992) et Under a Funeral Moon (1993), pour ne citer qu’eux, Darkthrone s’est rapidement positionné comme un des maitres du (true) black metal norvégien. Je ne vous les présente plus. Il est possible de dire qu'avec seulement 21 albums à leur compteur, le groupe s’est exactement où il va. Alors certes, le dernier, Eternal Hails, a dérangé par son virage vers du black plus modéré, plus épique, et n’a pas su plaire à tout le monde.
Avec sa pochette pleine de mystère, un personnage marchant dans la neige portant du merch Darkthrone, Astral Fortress n’a, à mon avis, pas fini de faire couler de l’encre.
Décortiquons ce nouvel opus ensemble.
L’ouverture sur le morceau d’environ huit minutes, « Caravan Of Broken Ghosts », se fait par une guitare acoustique rapidement relayée par les électriques. C’est ainsi que le groupe marque le ton de la suite de l’album, avec des titres plus marqués doom, un peu comme Eternal Hails le laissait déjà suggérer. Avec son rythme répétitif alternant avec des riffs plus saccadés le titre est finalement plutôt bien exécuté. Personnellement, j’ai trouvé que le pari de commencer un album avec un titre de cette longueur était assez risqué, mais le groupe semble l’assumer pleinement avec l’apparition d’un titre long de dix minutes en milieu d’album.
S’enchaine « Impeccable Caverns Of Satan ». Titre que je trouve plus raccord avec les premiers albums du groupe, avec ses guitares lourdes et pesantes. La batterie est cependant plus en retrait, comme dans le reste de l’album.
L'introduction de « Stalagmite Necklace » est plutôt accrocheuse. Un fait assez étonnant par rapport aux différentes compositions du groupe est l’apparition de synthétiseurs, qui rajoutent une dimension pas désagréable du tout, et apportent du cachet, notamment en conclusion de titre.
Arrive le long et travaillé « The Sea Beneath The Seas Of The Sea », au nom tout aussi inspiré qu’énigmatique. La première chose qui m’a paru comme une évidence à l’écoute de ce titre est la ressemblance avec la musicalité de « Planet Caravan » de Black Sabbath. Plus tourné vers le progressive-rock et le heavy, il se voudra également plus épique, justifiant ainsi sa longueur conséquente.
« Kevorkian Times » (probablement en rapport avec le Dr Kevorkian ou encore dit « le docteur de la mort » dont j’avoue je ne vois pas forcément le rapport) et « Kolbotn, West Of The Vast Forests » sont finalement des titres ne nécessitant pas que l’on s’y attarde.
Pour conclue « Eon 2 », en suite direct de « Eon » de Soulside Journey, est un bon épilogue à ce mystérieux album.
On peut conclure que la métaphore de la caverne est omniprésente. A l’image du méditant, elle nous laisse aisément comprendre que le groupe s’est tourné vers son être intérieur pour la composition de Astral Fortress, en s’inspirant notamment de sa discographie et en l'agrémentant de nouvelles sonorités.
Tracklist :
1. Caravan Of Broken Ghosts
2. Impeccable Caverns Of Satan
3. Stalagmite Necklace
4. The Sea Beneath The Seas Of The Sea
5. Kevorkian Times
6. Kolbotn, West Of The Vast Forests
7. Eon 2