FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES
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Punk Hardcore

Dark Rainbow
Enora
Journaliste

FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES

« Si « Dark Rainbow » prend le contrepied de tous les souvenirs que Frank Carter and the Rattlesnakes ont pu vous laisser, il s’agit maintenant de découvrir si cette création ouvre un nouveau chapitre ou constitue exception dans leur discographie. »

11 titres
Punk Hardcore
Durée: 38 mn
Sortie le 26/01/2024
524 vues
INTERNATIONAL DEATH CULT

Depuis sa création, Frank Carter and the Rattlesnakes s’est démarqué par son Punk Hardcore purement anglais et alimenté au rythme régulier d’un album tous les deux ans. Après « Blossom » (2015), « Modern Ruin » (2017, « End of Suffering » (2019) et « Sticky » (2021), beaucoup pensaient avoir cerné l’artiste et ne plus avoir de surprise à attendre de sa part, et c’est bien pour cela que « Dark Rainbow » est une merveille !

Sur ‘Honey’, qui ouvre l’album, le changement n’est pas encore radical. On y retrouve un riff et surtout un son de guitare un poil plus old school que ce à quoi on a pu être habitué mais la flamme qui anime Frank Carter and the Rattlesnakes brûle du même éclat, éclat qu’on retrouvera d’ailleurs un peu plus loin avec ‘Self Love’. Des étincelles de cette ambiance perdurent aussi dans le groovy ‘American Spirit’ qui reste cependant assez pâle en comparaison de groupes comme Queens Of The Stone Age qu’il appelle indéniablement de ses vœux.

C’est avec ‘Man of the Hour’ que tout bascule et que nous découvrons un univers beaucoup plus doux, un accompagnement instrumental léger, un clavier très présent, et une performance dans l’ensemble beaucoup plus sensible après l’énergie sensuelle du premier titre. Tissant un fil aussi cohérent qu’inattendu, voici ‘Can I Take You Home’ et son jeu de questions-réponses entre la voix, le clavier et la guitare, puis ‘Brambles’ qui associe mélancolie et désir avant de prendre le chemin de la perdition dont le chanteur semble être sauvé par une transe hypnotique.

Je retiens surtout ‘Happier Days’, un morceau à ne pas sous-estimer tant sa portée émotionnelle est grande, et le génial ‘Sun Bright Golden Happening’ qui résonne étrangement avec un film récent, le très bon « Saltburn » (2023). Le film et la chanson ont le goût d’un lendemain de fête plein de la douloureuse réalisation que la nuit est partie, emportant avec elle espoirs et fantasmes. Et n’oublions pas la mélancolique ‘Queen of Hearts’ qui confirme que Frank Carter and the Rattlesnakes délaissent le Punk abrasif qui a fait leur succès pour revenir dans le giron de My Chemical Romance pour ne citer qu’eux.

Si « Dark Rainbow » prend totalement le contrepied de tous les souvenirs que Frank Carter and the Rattlesnakes ont pu vous laisser, il s’agit maintenant de découvrir si cette création ouvre un nouveau chapitre ou constitue une tentative qui restera connue comme l’exception dans la discographie du groupe.