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Dark Matter

Fred H
Journaliste

Pearl Jam

Globalement bien ficelé, « Dark Matter » est une nouvelle preuve que Pearl Jam trouve sa force dans le collectif.
11 titres
Grunge
Durée : 48:25
Sorti le 19/04/2024
772 vues
Sorti le 27 mars 2020 (soit dix jours après le 1er confinement national imposé en France pour cause de coronavirus), « Gigaton », le onzième effort de Pearl Jam, nous avait offert quelques belles surprises (ajout de sonorités électro eighties, hommage à Chris Cornell, etc.).

Quatre piges ont passées et la formation de Seattle débarque présentement avec « Dark Matter ». Pour superviser la production de leur douzième disque studio, le quintette a choisi le jeune (trente-trois balais au compteur) musicien Andrew Watt (ces deux dernières années, l’américain s’est occupé des derniers méfaits en dates d’Eddie Vedder (« Earthling »), d’Iggy Pop, d’Ozzy Osbourne, et des Rolling Stones).

Ladite prod’, qu’on peut qualifier de « fougueuse », sonne résolument moderne. Le départ est explosif (le percutant 'Scared of Fear'). L’énergie punk porte la piste suivante ('React, Respond'). Sur ces deux premières chansons et pour plusieurs autres tout au long du skeud ('Upper Hand'), Mike McCready est tout simplement déchainé au niveau de ses soli. Selon les dires du guitariste, cet opus est « beaucoup plus heavy que ce à quoi on pourrait s'attendre ». On plussoie.

A la différence de l’album précédant qui avait été bâti à partir de démos goupillées par les musiciens chacun de leurs côtés, le groupe a ici opté pour la bonne vieille méthode des jams/compositions « tous ensemble dans le même local ». Cette approche plus « rock » s’avère des plus inspirée et efficace. Entre les lignes de basse bien épaisses de Jeff Ament, la précision rythmique du sous-estimé Stone Gossard, et un Matt Cameron pas venu pour faire figuration, on peut dire que ça joue grave ('Waiting for Stevie' née d’une idée lâchée lors de l’enregistrement de « Earthling » alors qu’Ed et Andrew attendaient Stevie Wonder pour son featuring).

Clairement, ce sont les morceaux les plus énergiques qui se démarquent le plus (l’énervé 'Running', la musclée 'Dark Matter', l’entrainant et léger 'Won't Tell'). Les titres les plus lents nécessitent eux un peu plus de temps pour révéler leurs potentiels. Ce matériel très « Vedder-ien dans le style » aurait très bien pu se retrouver sur une livraison en solitaire du rocker surfeur ('Wreckage'). En parlant de EV, bien que les soixante ans arrivent bientôt (ce sera pour décembre 2024), le monsieur reste en voix. Le natif d’Evanston (Illinois) alterne entre débits rapides, parties mélodiques ('Got to Give', 'Something Special') et passages plus chaleureux ou nuancés (la belle ballade de clôture 'Setting Sun').

Globalement bien ficelé, « Dark Matter » est une nouvelle preuve que Pearl Jam trouve sa force dans le collectif. C’est ce qu’on appelle du beau boulot.

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