«Bien qu'il reste campé dans le registre de prédilection de son géniteur, ce « Power Trio » n’en demeure pas moins agréable et rythmé. Let’s Rock… encore.»
Un peu plus deux ans après un bien nommé « A Rock Supreme », Danko Jones est de retour. Dans la vie il y a ceux qui aiment changer et puis il y a … les autres. Notre explosif canadien est plutôt de la seconde catégorie. Toujours flanqué de ses deux fidèles accompagnants (John « J.C. » Calabrese à la quatre cordes et Rich Knox aux baguettes), le chanteur-guitariste chauve à la langue fourchue déboule avec son dixième skeud intitulé « Power trio ».
Ne tournons pas autour du pot pendant cent sept ans, une fois encore, les trois compères défouraillent leur Rock hard agrémenté de gros accents punk (le déchainé 'I Want Out', le rageur 'Flaunt It'). Si vous êtes déjà des aficionados de nos sympathiques larrons, vous ne serez probablement pas déçus car on est en terrain familier. Comme à chacune des sorties, on (re)fait les mêmes commentaires. « Ils font un peu trop dans la facilité », « déjà entendu mille fois », « c’est calibré pour les radios », « toujours les mêmes thèmes » (comprendre le Rock et les nanas). Les plus méchants iront même jusqu’à parler de manque d’originalité.
Tout bien réfléchi, finalement on s’en fou. C’est du Rock n’roll, merde. Alors, on cause forcément de gonzesses ('Good Lookin'', 'Dangerous Kiss', le boogiesque 'Blue Jean Denim Jumpsuit') et de Rock (les vitaminés 'Let's Rock Together' et 'Start The Show'). Avec un nom pareil, nul doute d’ailleurs que cette dernière chanson, avec l’ex-Motörhead Phil Campbell en invité de marque, lancera les prochains gigs du trio (« Montez-moi sur scène parce que je suis prêt à jouer, commençons le spectacle », on ne peut pas faire plus clair).
La formule proposée a largement fait ses preuves. Production parfaite (commise par l’ami-complice Eric Ratz de retour derrière la console), des gros riffs saccadés bien énervés (l’hymne 'Saturday'), des morceaux rentre-dedans ('Get To You' et ses sonorités Thin Lizzy-iennes), du droit à l’essentiel (l’Ac/dc-ien 'Raise Some Hell'). L’efficacité est là (le bouillonnant 'Ship Of Lies'). Grace à des refrains accrocheurs et mémorisables (le gars Danko n’a rien perdu de son débit « mitraillette ») et quelques gimmicks fédérateurs, plusieurs titres font déjà figures de futurs incontournables lors des prestations live.
La petite bande débordent d’enthousiasme, d’énergie, et d’optimisme à toutes épreuves. Nos gaziers nous injectent tout ça direct en intraveineuse. En ces temps pas toujours des plus drôles, cela fait clairement du bien par où ça passe.
Bien que très « classique » (car restant campé dans le registre de prédilection de son géniteur), ce « Power Trio » n’en demeure pas moins agréable et rythmé. Danko Jones fête plutôt dignement ses 25 ans d’existence. Let’s Rock… encore.